Alors que la police continue de creuser la terre ocre de la forêt de Shakahola à la recherche de corps, le pasteur Paul Nthenge Mackenzie à comparu hier mardi 2 mai devant les juges du tribunal de Malindi, sur la côte du Kenya. Vêtu d’une tenue de sport rose et noire, l’homme de 51 ans avait le regard tranquille ; il est pourtant poursuivi pour « terrorisme » par la justice kényane. Au sortir de l’audience, le procès a été transféré à Mombasa, la deuxième ville du pays, où la cour habilitée à traiter des actes de terrorisme ouvrira le dossier vendredi. L’évangéliste reste dans le silence mais les fouilles se poursuivent à Shakahola, située à deux heures de route de Malindi, où ce pasteur a bâti son église (Good News International Church, « Église internationale de la bonne nouvelle ») et sa ferme. C’est dans ce bois de 300 hectares, qui ressemble désormais à un immense charnier, que 110 corps ont été déterrés depuis le 21 avril. Des survivants continuent d’être retrouvés, inconscients, à bout de forces. Mardi encore deux femmes ont été sauvées. Pour rappel. les recherches ont un temps été suspendues pour désengorger la morgue de Malindi, qui déborde de corps. Elles ont désormais repris et plusieurs parcelles sont toujours excavées, lorsque les pluies cessent. La Croix-Rouge kényane a estimé à 410 le nombre de personnes portées disparues. La moitié serait des enfants.