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Egypte : le Maréchal Tantaoui, premier dirigeant de l’Egypte post-Moubarak est mort

Egypte : le Maréchal Tantaoui, premier dirigeant de l’Egypte post-Moubarak est mort

L'homme qui a dirigé le ministère de la Défense pendant 20 ans et gouverné l'Égypte après le renversement d'Hosni Moubarak, a finalement tiré sa révérence ce matin.

Âgé de 85 ans, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui est décédé ce mardi 21 septembre 2021. Selon un communiqué des forces armées. "Le commandement général des forces armées pleure l'un de ses fils et leader de la guerre d'octobre (1973), le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense, décédé aujourd'hui (mardi) matin" cette annonce a été faite sur Facebook par le porte-parole de l'institution en hommage à celui qui fut pendant 20 ans à la tête du ministère de la Défense.

Un ami de Moubarak

Né en 1935 et d'origine nubienne (sud), Tantaoui a commencé sa carrière dans l'infanterie en 1956, participant notamment à la crise de Suez lors de l'expédition tripartite orchestrée par la France et la Grande-Bretagne, ainsi qu'aux guerres israélo-arabes de 1967 et 1973.

Pendant la guerre du Golfe de 1991, il a participé à la coalition menée par les États-Unis, lors de l'invasion du Koweït par l'Irak de Saddam Hussein.

Un câble diplomatique américain de 2008 révélé par Wikileaks décrivait Moubarak et Tantaoui comme des dirigeants "axés sur la stabilité du régime et le maintien du statu quo."

"Ils n'ont tout simplement pas l'énergie, l'inclination ou la vision du monde pour faire les choses différemment", notait le câble, qualifiant le maréchal de "vieux et opposé au changement." Après le soulèvement de 2011, l'armée a été initialement saluée pour son soutien aux manifestants anti-Moubarak, et la junte dirigée par Tantaoui leur a promis "un pouvoir civil élu pour construire un État démocratique libre."

Les manifestants ont vu dans l'armée une force unificatrice, moins corrompue et moins brutale que la police du ministère de l'intérieur.

Un bâtisseur et un guide

"Il a dirigé le pays avec sagesse dans les circonstances les plus difficiles et a joué un rôle clé dans la protection de l'Égypte", a déclaré l'actuel président Al-Sissi en déclarant un deuil national après coup. J'ai perdu un père, un maître, un homme jalousement patriotique", a tweeté le président Sissi, qui était chef des renseignements militaires sous le maréchal.

Il se retire de la seine politique après avoir été limogé par Mohamed Morsi en faveur d'Abdel Fattah al-Sissi comme ministre de la défense.

 "Il a dirigé le pays avec sagesse dans les circonstances les plus difficiles et a joué un rôle clé dans la protection de l'Égypte", a déclaré l'actuel président al-Sissi, annonçant également un deuil national. "J'ai perdu un père, un maître, un homme jalousement patriotique", a tweeté le président Sissi, qui a été chef des renseignements militaires sous le maréchal.

C'est pourtant sous l'intérim de Tantaoui qu'ont eu lieu les affrontements dans le centre du Caire, près du bâtiment du ministère de l'Intérieur, en novembre 2011. Cinq jours de combats de rue qui feront 50 morts et 200 blessés. Les forces de l'ordre auraient tiré à balles réelles, ce qu'elles ont toujours nié.

Mohamed Morsi, élu en juin 2012, remerciera Tantaoui en préférant un certain Abdel Fattah al-Sissi à la Défense. Dès lors, le maréchal Tantaoui se retirera de la vie politique en laissant derrière lui une image ambiguë. Il s'est présenté comme un défenseur de la démocratie alors que la junte militaire avait promis au moment de la chute de Moubarak " un pouvoir civil élu pour construire un état démocratique libre ". Cependant, au fil du temps, il fera preuve d'un certain conservatisme.

 Jean Baptiste Bodo