Au lendemain des bombardements de l'usine de traitement des céréales dans le port d'Odessa, les autorités ukrainiennes confirment que les exportations de blés restent envisageables. Les frappes n'ont pas techniquement remis en cause des exportations depuis le principal port ukrainien sur la mer Noire.
Le pays de Volodymyr Zelensky est plus que jamais déterminé à exporter ses céréales en mer Noire. Les frappes de samedi 23 juillet attribuées à l'armée russe n'ont pas décourager les autorités ukrainiennes à poursuivre le processus d'exportation de blés. À Kiev, le ministère des Infrastructures met déjà en place les futurs convois routiers de céréales qui rejoindront les ports de la Mer noire, sous le contrôle des forces de l'ordre, pour éviter toute mauvaise surprise. « Cet accord est un projet assez risqué, car un des signataires est une partie indigne de confiance. Qui à ce stade peut garantir de manière globale que l'ennemi ne trouve pas des petites failles dans l'accord afin de pouvoir encore lancer des missiles ? Qui peut le garantir ? », s'interroge la porte-parole du commandement, Nataliya Humenyuk.
Si les bombardements russes persistent, les processus d'exportation des céréales pourraient prendre beaucoup plus de temps que prévu. L'Ukraine pourrait exporter 60 millions de tonnes de céréales en huit à neuf mois si ses ports n'étaient pas bloqués mais le bombardement russe du port d'Odessa montre que cela ne sera certainement pas possible, a déclaré dimanche un conseiller économique du président Volodymyr Zelensky.
La situation sur les frappes de l'usine de traitement des céréales reste toujours floue. La Russie qui avait nié samedi auprès d'Ankara toute implication dans les frappes, change de version. Les autorités russes disent désormais avoir touché un navire militaire ukrainien dans le port, mais aucun entrepôt de céréales. « Des missiles Kalibr ont détruit des infrastructures militaires du port d'Odessa, avec une frappe de haute précision », a écrit la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur son compte Telegram.
En attendant que les enquêtes livrent leur verdict, la Turquie continue de coordonner l'exportation des céréales ukrainiennes avec la collaboration de Kiev et Moscou. Le centre de coordination basé à Istanbul, censé garantir la sécurité des corridors céréaliers, avait commencé son travail, en présence de représentants russes et ukrainiens.
Yaouba Mamadou