Le mouvement "lying flat" (tangping en chinois, signifiant "s'allonger") gagne du terrain en Chine, remettant en question les valeurs traditionnelles de réussite et de travail acharné. Ce phénomène social, porté par la jeune génération, reflète une profonde remise en question du modèle de développement chinois.
Une rébellion silencieuse contre la culture du travail
Le "lying flat" se caractérise par un rejet du mode de vie compétitif et stressant promu par la société chinoise. Les adeptes de ce mouvement choisissent délibérément de :
- Travailler le minimum nécessaire pour subvenir à leurs besoins essentiels.
- Renoncer aux ambitions de carrière et aux possessions matérielles.
- Privilégier le temps libre et le bien-être personnel.
Cette attitude est perçue comme une forme de résistance passive face à la pression sociale et économique intense que subissent les jeunes Chinois.
Les racines du phénomène
Plusieurs facteurs expliquent l'émergence du "lying flat" :
- La compétition féroce sur le marché du travail et dans le système éducatif.
- Le coût exorbitant du logement dans les grandes villes.
- L'écart croissant entre les attentes de réussite et les opportunités réelles.
- Une prise de conscience des limites du modèle de croissance économique effréné.
Réactions des autorités et de la société
Le gouvernement chinois voit d'un mauvais œil ce mouvement, craignant qu'il ne freine la croissance économique et ne remette en question l'éthique du travail promue par le Parti communiste. Des efforts sont déployés pour censurer les discussions en ligne sur le sujet et promouvoir des valeurs de travail et de patriotisme.
Cependant, le phénomène suscite également des débats au sein de la société chinoise sur la définition du bonheur et de la réussite. Certains intellectuels y voient une opportunité de repenser le modèle de développement du pays.
Un mouvement qui dépasse les frontières
Le "lying flat" n'est pas unique à la Chine. Des mouvements similaires émergent dans d'autres pays asiatiques, comme le "Sampo Generation" en Corée du Sud ou le "Satori Generation" au Japon. Ces phénomènes témoignent d'une remise en question plus large du modèle de réussite basé sur la performance et la consommation.
Cette tendance soulève des questions fondamentales sur l'avenir du travail et les valeurs sociétales en Asie. Comment concilier croissance économique et bien-être individuel ? Le "lying flat" pourrait-il conduire à une redéfinition du contrat social dans les sociétés asiatiques ?