Plusieurs millions de dollars détournés depuis 2018 par les élites politiques au mépris des Droits de l’homme et de sa stabilité. Le constat est effectué ce jour par la commission onusienne des Droits de l’homme sur le Soudan du Sud. Un pillage considéré comme le moteur essentiel du conflit en cours.
Le tout dernier rapport de l’ONU présenté ce jeudi au Conseil des droits de l’homme à Genève, révèle que plus de 73 millions de dollars américain ont été détournés depuis 2018. Sur les documents examinés, les enquêteurs de l’ONU retrouvent plusieurs transactions suspectes. Ils expliquent que « Dans un seul exemple emblématique, des transactions d’une valeur d’environ 39 millions de dollars américains ont été détournées sur une période de moins de deux mois ».
Selon Mme Sooka, présidente de la commission onusienne les élites sud-soudanaises ont délibérément adopté un système très informel de collecte des revenus pétroliers, dans lequel l’absence de contrôle indépendant et de transparence facilite et permet le détournement de fonds publics. La Commission a relévé qu’un seul paiement effectué illégalement en mai 2018 par le ministère des Finances à l’homme d’affaires soudanais Ashraf Seed Ahmed, représentait un pourcentage de 21,6 % du budget total du Soudan du Sud.
Le rapport présenté a également révéler que « le détournement systématique et illicite des ressources » de l’État a gravement porté atteinte aux droits socio-économiques et culturels des citoyens. « Ce pillage continue également d’alimenter la compétition politique entre les élites et constitue un moteur essentiel du conflit en cours, des violations et des crimes graves, compromettant les perspectives de paix durable », expliquent les enquêteurs onusiens
Daniele Stéphanie Mengue