Politique

La RDC recourt à la Russie pour contrer l'agression du Rwanda

La RDC recourt à la Russie pour contrer l'agression du Rwanda

Le vice-premier ministre des Affaires Étrangères Christophe Lutundula a réuni les diplomates des pays membres permanents du conseil de sécurité des Nations-Unies accrédités en RDC. La situation sécuritaire qui prévaut dans l'Est de la République démocratique du Congo avec la résurgence du mouvement terroriste "M23" soutenu par le Rwanda, était au menu des échanges, ce lundi 13 juin 2022 dans l’après-midi.

 

S'adressant particulièrement à l'ambassadeur de la Russie accrédité à Kinshasa, Christophe Lutundula a demandé au pays de Vladimir Poutine de soutenir la position du Congo-Kinshasa contre le Rwanda au conseil de sécurité de l'ONU.

« Il nous a informé de la prise de la cité de Bunagana. Il a demandé de condamner les attitudes du Rwanda au niveau du Conseil de sécurité ou dans le cadre des relations bilatérales entre nos deux pays. Nous allons transmettre ce message à notre hiérarchie pour la prise de décision », a déclaré à la presse Victor Tokmakov, chargé d’affaires de la Russie.

Dans la foulée, le diplomate russe a rassuré que son pays continue de soutenir la République démocratique du Congo.

« J’ai déjà rassuré le ministre que la Russie soutenait et continue à soutenir la RDC et son président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dans les efforts de trouver la solution qui pourrait maîtriser la situation dans l’Est de la RDC et dans la région en général », a-t-il poursuivi.

Pour rappel, les relations entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda sont au point mort depuis plusieurs jours maintenant. À la base, Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23 pour déstabiliser la partie Est de la RDC.

Une histoire plutôt perplexe

L’histoire retient que L’arrivée au pouvoir Patrice Emery Lumumba, en 1960, avait offert de belles perspectives à Moscou (Capitale de la Russie), mais sous le maréchal Mobutu, ce fut l’ère glaciaire. Dans les années 1990, les années de perestroïka, Moscou se désintéresse même du terrain africain.

D’ailleurs si en pleine deuxième guerre du Congo, en 1999, Laurent Désiré Kabila signe une convention militaire avec la Russie, elle ne sera ratifiée que 19 ans plus tard quand Joseph Kabila, le fils, sera sur le point de quitter la présidence.

Au début des années 2000, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, a joué un rôle actif dans le Comité international d’accompagnement de la Transition (Ciat), soutenant la posture présidentialiste du tout jeune chef de l’État. Elle n’est cependant jamais devenue une actrice majeure. Il y a eu des rencontres entre responsables congolais et russes, beaucoup de déclarations d’intentions, mais peu de contrats signés entre Kinshasa et Moscou sous la présidence de Joseph Kabila.

En RDC aujourd’hui, la Russie s’intéresse comme tout le monde à Inga 3, le gros projet de barrage hydroélectrique, mais aussi aux secteurs minier et agricole. Pour Moscou, malgré l’omniprésence des États-Unis auprès de Félix Tshisekedi et au vu de l'ouverture affichée du nouveau chef de l’État, il y a aujourd’hui une place pour la Russie comme pour tout autre partenaire.

Visesa Louangel