Politique

Nicaragua : Une élection présidentielle jugée illégitime

Nicaragua : Une élection présidentielle jugée illégitime

Les bureaux de votes du Nicaragua ont ouvert leurs portes dimanche à 7h00, heure locale pour un scrutin jugé illégitime dans lequel les rivaux du président Daniel Ortega ont été placés en détention. Une situation favorable qui va lui permettre de briguer son quatrième mandat consécutif. 

Au Nicaragua, pays du président en exercice Daniel Ortega, les bureaux de vote sont gardés par un contingent de 30 000 soldats. Le président candidat Ortega est assuré d'être élu pour la quatrième fois consécutive, étant donné qu’il a bâillonner tous ses concurrents. Les USA et l'Union européenne n'ont pas de mots assez durs pour condamner cette élection à laquelle ils dénient toute légitimité.

En ce qui concerne la couverture médiatique, les journalistes des quatre coins du monde se sont vus interdire l’accès au territoire. Le gouvernement du Nicaragua à également refusé la présence des observateurs indépendants. 

 Le dernier quotidien d'opposition du pays La Prensa a été investi à la mi-août par la police et son directeur jeté en prison. Une semaine avant le scrutin, Meta, la maison-mère de Facebook, a annoncé avoir démantelé un millier de comptes Facebook et Instagram gérés par une "usine à trolls" du gouvernement du Nicaragua pour manipuler l'opinion.

Selon un sondage de Cid-Gallup, s'ils avaient le choix, 65% des 4,4 millions d'électeurs inscrits voteraient pour un candidat de l'opposition, contre 19% pour le président sortant. En revanche, pour l'institut de sondage M&R, proche du gouvernement, Daniel Ortega et les 90 candidats au Parlement présentés par le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, au pouvoir) recueillent 70 % des intentions de vote.

Plusieurs opposants sont accusés d'atteinte à la souveraineté nationale, de soutenir les sanctions internationales contre le Nicaragua, de "trahison à la patrie" ou de "blanchiment d'argent", en vertu de loi votées fin 2020 par le Parlement. 

Depuis les manifestations du printemps 2018, plus de 100.000 Nicaraguayens ont pris le chemin de l'exil tandis que 150 opposants sont toujours derrière les barreaux. 

 Daniele Stéphanie Mengue