Politique

Prestation de serment du colonel Doumbouya à conakry

Prestation de serment du colonel Doumbouya à conakry

Le chef de la junte militaire a prêté serment ce vendredi. Cette prestation est accueillie avec prudence par certains Guinéens tandis que d’autres la voient comme une libération.

À 41 ans, le Colonel Mamady Doumbouya, dirigeait jusque-là l’unité des forces spéciales mise en place en 2018. L’ancien membre de la légion étrangère française est aussi titulaire d’un brevet de l’école de guerre avec plus de 15 ans d’expérience militaire notamment au sein des missions opérationnelles en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, à Djibouti, en République centrafricaine et en Israël etc.

Mamady Doumbouya qui a pris la tête du Comité national pour le rassemblement et la démocratie a prêté serment ce vendredi en Guinée Conakry comme président de transition. Une première en Guinée qui a connu deux coups d’état militaires en onze ans.

Pour Oumar Cissé, habitant de Kaloum, la prestation de serment du chef de la junte est illégale.

‘’ Comment un chef de la junte peut prêter serment pour un mandat inconnu ? Le CNDD est venu au pouvoir eux n’ont pas prêté serment. Ils étaient venus juste organiser les élections et partir . Vraiment je ne comprends pas’’

Un avis que ne partage pas Sekouba Kouyate. Pour cet enseignant qui habite dans la haute banlieue de Conakry, la prestation de serment du colonel Mamadi Doumbouya est tout à fait légale.

‘’ C’est un chef de l’État. Nous nous savons que c’est un libérateur, nous sommes avec lui. Donc, tout ce qui est nécessaire, on doit le faire pour lui. Nous qui sommes-là, c’est nous qui savons ce qui se passe dans le pays.’’

À la question de savoir quelle est la portée juridique de la prestation de serment des putschistes? Le juriste et constitutionaliste Fadjimba Mara explique que les putschistes ont pris des engagements dans la charte de transition. Des engagements qui doivent faire l’objet légitimation par le peuple.

Après cette prestation de serment le Colonel Mamadi Doumbouya, le Président de transition devra nommer un Premier ministre de transition qui sera suivie de la mise en place d’un conseil de transition.

Le CNT sera chargé d’élaborer une nouvelle Constitution pour sortir le pays de la crise politique.

 

Gabriel ONANA