Depuis que l'Ukraine a eu la promesse de pays occidentaux, dont les États-Unis, de recevoir des chars lourds, ses demandes se sont tournées vers les avions de chasse. Pour le président américain, il n'y aura pas de F-16 livrés à Kiev.
Des chars, oui, des avions de chasse, finalement non. Après plusieurs jours de spéculation, Joe Biden a douché les espoirs de Kiev et opposé, lundi, un refus catégorique à l'idée d'envoyer à l'Ukraine des avions de combat américains de type F-16. « Non », a déclaré le dirigeant américain lorsqu'un journaliste l'a interrogé, à la Maison-Blanche, sur la possibilité de fournir les appareils que réclament les dirigeants Kiev. Parallèlement, Lokheed Martin a dit relever sa production de F-16 pour appuyer d'éventuelles fournitures de pays européens à l'Ukraine. « Nous allons augmenter la production de F-16 à Greenville [en Caroline du Sud, NDLR] pour fournir les pays qui choisiront de faire des transferts tiers pour aider [l'Ukraine] », a de ce fait indiqué au « Financial Times » le directeur d'exploitation de l'entreprise aéronautique, Frank St. John.
Tandis que le 24 février approche, qui marquera un an depuis l'invasion de l'Ukraine, Joe Biden n'a pas voulu dire s'il se rendrait en Europe à cette occasion. Cependant il a assuré qu'il irait, sans préciser de date, en Pologne, un pays qui joue un rôle clé dans la réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. « Je vais aller en Pologne, mais je ne sais pas quand », a-t-il dit aux journalistes, en regagnant Washington après un court déplacement dans la ville de Baltimore. Par ailleurs, la France s'est montré plus ouvert. « Rien n'est interdit par principe », a répondu prudemment le président Emmanuel Macron, interrogé lundi à La Haye à propos de l'hypothèse d'envoi d'avions de chasse à l'Ukraine, dans ce cas, ce serait plus probablement des Mirage 2000 que des Rafale, bien plus stratégiques et pointus à mettre en oeuvre. Il a néanmoins souligné des « critères » avant toute décision : une « demande formulée » par Kiev, que cela ne « soit pas escalatoire » et « pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l'effort de résistance » et que « ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l'armée française ». « Par définition, rien n'est exclu », a-t-il dit, tout en soulignant que les Ukrainiens « ne font pas cette demande aujourd'hui ». Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a quant à lui noté qu'il n'y avait « pas de tabou mais que ce serait un grand pas » si des avions de chasse étaient livrés à l'Ukraine. Les Pays-Bas n'ont pas non plus reçu, pour l'heure, de demande de Kiev en ce sens, a-t-il déclaré, en approuvant les critères déroulés par son homologue français. Pour rappel, il faut dire qu'au début du conflit, l'idée de livrer des avions à l'Ukraine avait émergé. La Pologne avait proposé donc de fournir des Mig 29 à Kiev, mais Washington s'y était opposé . Également détenteur de F-16 américains, Varsovie a déclaré au lendemain du nouveau refus de Joe Biden qu'il n'existait aucune « discussion officielle ».