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Sénégal : Les manuels scolaires à l'effigie des leaders politiques font polémique

Sénégal : Les manuels scolaires à l'effigie des leaders politiques font polémique

Des leaders politiques distribuent aux élèves des cahiers et des classeurs à leur effigie. Cette pratique, que certains qualifient d'anormale, crée la polémique dans le pays.

Sur la page Facebook du média " La voie du changement à Tivaouane ", on peut lire " nous sommes face à une situation de deux poids deux mesures où des acteurs de l'école publique sont sanctionnés en raison de leur appartenance politique, membres de PASTEF alors qu'au même moment, Mame Boye Diao fait campagne dans les écoles de la place en toute impunité ". En effet, le proviseur, le censeur et un surveillant du lycée Ahoune ont été relevés de leurs fonctions pour avoir mis la mention " Coalition Sonko Président " au bas des copies de français des élèves.

La polémique autour des manuels scolaires marqués à l'effigie d'un parti ou d'un leader politique continue d'enfler ces derniers jours au Sénégal. Une pratique qu'Abdoulaye Fané, président de l'Union nationale des parents d'élèves et étudiants du Sénégal, juge inacceptable : "Cette pratique n'est pas nouvelle. Nous la désapprouvons et demandons au ministère de prendre en charge cette question très importante, d'éviter toutes les usines privées qui font cela. Nous voulons soumettre une copie au ministère, pour voir si ces effigies ont un caractère éducatif. Que cela cesse".

Le cas le plus controversé est celui de Mame Boye Diao, directeur national des terres, également responsable de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel et candidat potentiel à la mairie de Kolda. L'homme a offert des cahiers portant son visage et la mention "ville de Kolda" aux élèves de cette localité le 18 octobre dernier. A côté de lui, la ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, avait également offert des sacs à dos colorés avec sa photo aux élèves de la localité, Guédiawaye, une banlieue de Dakar. Cette générosité est mal perçue car les deux protagonistes sont candidats aux élections locales du 23 janvier 2022.
Du côté du ministère de l'Éducation, c'est le silence radio. Son porte-parole a simplement indiqué que l'institution collectait des informations sur les cas signalés.
Aretha OYOA