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Affaire Abad : Le parquet de Paris n’ouvre pas d’enquête « en l’état »

Affaire Abad : Le parquet de Paris n’ouvre pas d’enquête « en l’état »

Le parquet de Paris n’ouvre pas d’enquête préliminaire « en l’état » sur les accusations de violences sexuelles visant le ministre des solidarités, Damien Abad. Le parquet a indiqué mercredi, qu'il ne dispose pas « d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés ».


« En l’état, le parquet de Paris ne donne pas de suite au courrier émanant de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles », que lui avait transmis le témoignage de deux femmes accusant de viol le tout nouveau ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.

Le parquet estime ne pas pouvoir ouvrir d’enquête « faute de preuves permettant d’identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée » Grâce à cette décision, le parquet de Paris applique la politique pénale qu’il a mise en place depuis quelques années en matière de violences sexuelles. Une enquête est systématiquement ouverte dès qu’une victime mineure au moment des faits est évoquée, même en l’absence de plainte, afin notamment de vérifier s’il n’en existe pas d’autres. Si les faits concernent des personnes majeures, le parquet se réserve la possibilité d’ouvrir une enquête uniquement si la ou les victimes le saisissent d’une plainte.

<< Une affaire révélée dès le lendemain de sa nomination. >>

Damien Abad s’est retrouvé au centre d’une polémique dès le lendemain de la nomination du gouvernement d’Élisabeth Borne.

Pour rappel, "Mediapart" avait diffusé les témoignages de deux femmes accusant le ministre de les avoir violées en 2010 et 2011. L’une d’elles s’était rendue dans un commissariat pour témoigner en 2012, puis avait déposé une plainte en 2017. Le parquet avait déclaré dimanche « qu’une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante ». Une deuxième plainte « pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017 » faute « d’infraction suffisamment caractérisée ».

Des accusations que Damien Abad a rejeté avec sa dernière énergie. " Je n’ai jamais violé une seule femme de ma vie ", a-t-il affirmé lundi, et qu'il n’envisage pas de démissionner. « Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas ».
La maladie neuromusculaire congénitale rare dont il souffre, l’arthrogrypose, rend impossibles les faits dont on l’accuse, assure l’ancien patron des députés LR.

« La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher », avait déclaré lundi la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, à l’issue du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement.

Rosine MANGA