Des milliers de manifestants soudanais pro-militaires sont descendus dans la rue samedi 16 octobre 2021, pour exiger la dissolution du gouvernement de transition, affirmant qu'il a échoué politiquement et économiquement.

Les manifestations sont survenues alors que la politique soudanaise est ébranlée par des divisions entre les factions qui dirigent la transition civile à la suite de la chute d’Omar Al-Bashir  en 2019 après des contestations populaires. Omar Al-Bashir  a dirigé le pays d’une main de fer pendant deux décennies.

Les manifestations de samedi 16 octobre ont été organisées par une faction dissidente des Forces pour la liberté et le changement (FFC), une alliance civile qui a été le fer de lance des manifestations anti-Bashir et est devenue un élément clé de la transition.

<<Nous avons besoin du gouvernement militaire, le gouvernement actuel n'a pas réussi à nous apporter justice et égalité>>, a déclaré Abboud Ahmed, un manifestant de 50 ans près du palais présidentiel dans le centre de Khartoum.

Selon l'agence de presse officielle SUNA,  les manifestants étaient arrivés en camion depuis la périphérie de Khartoum et des États voisins.

Les critiques ont allégué que ces manifestations sont l’œuvre de sympathisants au régime de Bashir, à savoir des islamistes et les militaires.

Des banderoles appelaient à la "dissolution du gouvernement". Les manifestants scandaient « une armée, un peuple » et « l'armée nous apportera du pain ».

Selon le Premier ministre Abdalla Hamdok,  la transition fait face à sa crise «la plus dangereuse ».

Le soutien au gouvernement de transition a diminué ces derniers mois face à un ensemble de réformes économiques soutenues par le Fonds monétaire international (FMI), notamment la réduction des subventions aux carburants et un flottement contrôlé de la livre soudanaise.

Des manifestations ont secoué l'est du Soudan, où des manifestants bloquent le commerce via la plaque tournante de Port Soudan depuis septembre 2021.

Ruth MUSI