Pour la deuxième fois en une semaine, l'armée éthiopienne a lancé mercredi un bombardement aérien contre Mekele, la capitale du Tigré.
Le conflit entre Addis-Abeba et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) a pris une nouvelle tournure. En une semaine seulement, Mekele a subi deux frappes aériennes de l'armée éthiopienne, qui poursuit sa quête pour chasser tous les rebelles du Tigré. Huit personnes ont été blessées, dont une femme enceinte, a déclaré le Dr Hayelom Kebede de l'hôpital Ayder, le principal établissement de santé de Mekele.
Les frappes aériennes de mercredi ont visé des installations qui avaient été transformées par les rebelles tigréens en un centre de fabrication d'armes et d'équipements militaires. Le bombardement a également détruit un site industriel. Contrairement aux frappes aériennes de lundi, d'abord démenties par le gouvernement avant d'être confirmées une heure plus tard, les autorités éthiopiennes n'ont pas hésité à affirmer cette fois la frappe aérienne à Mekele, la capitale du Tigré.
<< C'était très lourd et l'avion était très proche, tout le site a brûlé, nous ne savons pas s'il y a des victimes, mais toute l'entreprise est partie en fumée >>, s'est réjoui le porte-parole du gouvernement Legesse Tulub, qui a ensuite confirmé que l'attaque menée à l'ouest de Mekele visait un centre d'entraînement et un dépôt d'artillerie lourde dans la région de Tambien.
Les États-Unis, par l'intermédiaire du porte-parole du département d'État, Ned Price, ont condamné l'escalade de la violence en Éthiopie qui met en danger les civils, comme lors des frappes aériennes de lundi qui ont fait au moins quatre morts et une douzaine de blessés, dont des femmes et des enfants.
Farhan Haq, le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guteress, s'est également inquiété de la situation de la population, déclarant que <<Nous avons clairement exprimé nos préoccupations quant à l'impact de ces opérations sur les civils ainsi que la nécessité d'éviter toute opération offensive qui pourrait cibler les civils >>.
Depuis le début de ce conflit entre le gouvernement éthiopien et le FLPT, les populations qui en sont les principales victimes sont plongées dans une crise humanitaire indescriptible, sans compter les difficultés et la misère auxquelles elles sont confrontées au quotidien.
Yaouba Mamadou