Émile, un jeune moto-taxi de 22 ans, vient de recevoir un SMS de la police lui annonçant qu'il doit payer une amende pour excès de vitesse. « Tu passes devant un premier radar, il te flashe. Puis tu passes devant un autre, il te flashe. Et la troisième fois, c’est la même chose. Moi, je dois payer 50. Mais j'en connais qui ont dû payer 150. Trop, c'est trop », déplore-t-il.
Cette contravention, c'est plus de la moitié du salaire mensuel d'Émile. Il va devoir emprunter de l'argent pour la régler. À côté de lui, Michel, un de ses collègues, renchérit. Il vient de payer une amende de 25 euros : « Le fait qu'il y ait tant de radars à Kigali, je pense que ce n'est pas seulement pour assurer la sécurité routière, mais aussi pour faire de l'argent. »
À Kigali, certaines rues sont limitées 60 km/h, mais d'autres à 40 km/h. Un seuil que beaucoup d'usagers trouvent aujourd'hui trop bas. Apollo, chauffeur de taxi, est quant à lui plus modéré : « Il n'y a pas de problème. Je suis d'accord avec les limites de vitesse. Ça diminue les accidents de la route. »
Il y a eu environ 4 600 accidents au Rwanda en 2019. Début 2020, les autorités ont signé un contrat de plusieurs millions de dollars avec Vitronic, une entreprise basée aux Émirats arabes unis, pour l'installation de plus de 500 radars dans le pays, avec comme objectif une réduction des accidents de 80%.