Breyten Breytenbach s'est éteint le 24 novembre 2024 à Paris, à l'âge de 85 ans
Sa disparition marque la fin d'une vie consacrée à la lutte contre l'injustice et à la défense de la liberté.
Un homme d'exception
Il existe des hommes comme il existe des plantes : certains sont destinés à être broutés, d'autres à guérir le monde, à l'ensemencer, à le nourrir et à lui assurer une transcendance. Breytenbach appartenait à cette dernière catégorie. Il ne vivait pas pour suivre le courant, mais pour le défier.
Le choix du combat
Né en 1939 dans une famille afrikaner, Breytenbach aurait pu profiter du système d'apartheid qui enrichissait une minorité blanche tout en asservissant la majorité noire
Au lieu de cela, il choisit la voie de la résistance, risquant sa vie pour dénoncer l'injustice.
Un parcours de rebelle
Poète, peintre et militant, Breytenbach quitta l'Afrique du Sud dans les années 1960 pour s'installer à Paris. Son mariage avec une Française d'origine vietnamienne, interdit par les lois de l'apartheid, lui valut l'exil
Malgré cela, il continua à lutter contre le régime, ce qui lui coûta sept années d'emprisonnement, dont deux en isolement
Un héritage intellectuel et moral
Auteur de plus de 50 ouvrages, Breytenbach laisse une œuvre riche et engagée
Ses écrits, notamment "The True Confession of an Albino Terrorist", témoignent de son combat contre l'oppression et de son expérience carcéral
Un exemple pour notre temps
Dans un monde où trop d'intellectuels se compromettent avec les puissants, Breytenbach incarnait l'intégrité et le courage. Sa vie fut un témoignage de ses idéaux, de la France au Sénégal en passant par le Vietnam.
Un adieu et un héritage
Adieu, Monsieur le poète, invincible guerrier de la liberté. Vos romans continueront à nous accompagner, et votre mémoire servira de tocsin pour nous aider à faire de ce monde un endroit meilleur pour tous. Breytenbach restera dans les mémoires comme un homme qui a vécu pour ses idées, un exemple de courage et d'engagement pour les générations futures
Christian Sabba Wilson, Editorialiste Omondo