L’armée soudanaise a accusé mercredi 14 juin, les paramilitaires des Forces de soutien rapide d’avoir «enlevé et assassiné» le gouverneur de l’État du Darfour-Ouest. Cet assassinat signifie que les Forces de soutien rapide ont ajouté une «nouvelle ligne à leur liste de crimes barbares commis contre l’ensemble du peuple soudanais», a déclaré l’armée sur Facebook. Par ailleurs, des avions de combat ont bombardé ce jour pour la première fois une ville du sud du Soudan, où les combats meurtriers entre l’armée et les forces paramilitaires, qui entrent dans leur 9e semaine, ont plongé le pays dans une grave crise humanitaire. Ainsi, l’armée de l’air a mené «des frappes aériennes pour la première fois sur El-Obeid», une ville à 350 kilomètres au sud de la capitale Khartoum, «qui est encerclée par les forces paramilitaires depuis le début des combats». C'est ce qu'ont raconté à l’AFP plusieurs témoins. Pour rappel, depuis le 15 avril dernier, la guerre entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 1800 morts selon l’ONG ACLED et deux millions de déplacés, selon l’ONU. Les civils qui n’ont pas fui n’ont plus «ni nourriture, ni eau, ni médicaments», a rapporté à l’AFP un habitant de Khartoum, Ahmed Taha. Toutefois, pendant plusieurs semaines, l’Arabie saoudite et les États-Unis ont servi de médiateurs à des négociations entre les deux camps dans la ville saoudienne de Jeddah, en vue d’obtenir un cessez-le-feu. Mais les nombreuses trêves annoncées n’ont été quasiment jamais respectées et l’aide humanitaire est restée bloquée ou est parvenue aux civils en quantité très insuffisante.