Des milliers de médecins ont entamé hier jeudi une grève de cinq jours en Angleterre. C'est une mobilisation d'une durée inédite qui ne concerne pas les autres nations du Royaume-Uni, pour réclamer des augmentations de salaire en pleine crise du coût de la vie. Il s'agit de leur plus longue mobilisation en continu de l'histoire du NHS, le service public de santé britannique qui a fêté récemment ses 75 ans, selon le syndicat BMA (British Medical Association). Ce débrayage a lieu alors que le gouvernement doit se prononcer sur les augmentations de salaire dans le secteur public, alors que l'inflation reste bloquée à 8,7 %, au plus haut parmi les pays du monde. Pour rappel, lors de son annonce fin juin, un porte-parole du ministère de la Santé avait jugé «extrêmement décevante» cette nouvelle grève, faisant valoir que «ces cinq jours de grève entraîneraient des perturbations majeures pour les patients et mettrait sous pression les autres catégories du personnel du NHS». Le gouvernement s'était dit «prêt à continuer les discussions si la grève est annulée» et si les grévistes s'éloignent de leurs «exigences salariales déraisonnables». Le NHS, auquel les Britanniques sont très attachés, traverse une profonde crise, affaibli par les politiques d'austérité et les conséquences de la pandémie. Selon les chiffres du BMA, quelque 7,42 millions de personnes étaient en attente de traitement en Angleterre en avril, avec un peu plus de 3 millions de patients qui attendent depuis plus de 18 mois. Alors que l'inflation plombe le pouvoir d'achat au Royaume-Uni, des débrayages ont été observés aussi bien par les infirmières que les médecins ou les ambulanciers. Toutefois, après les «junior doctors», les «consultants», médecins plus qualifiés, ont eux déposé un préavis de grève pour les 20 et 21 juillet prochain.