La plus haute juridiction de l’ONU a rejeté hier jeudi les demandes du Nicaragua contre la Colombie, dans le dernier différend juridique entre les deux pays sur une zone riche en pétrole et poissons de la mer des Caraïbes. De ce fait, la Cour internationale de justice (CIJ) a dit qu’elle “rejette” les demandes du Nicaragua, qui contestait une décision de 2012 de la juridiction, lorsqu’elle lui avait donné un gros morceau de la mer des Caraïbes et attribué sept petites îles à la Colombie. Le pays d’Amérique centrale était retourné devant la juridiction l’année suivante pour faire valoir que son territoire devait s’étendre au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres) de son littoral, en vertu du droit international coutumier. Pour rappel, Managua soutenait que son territoire devrait plutôt suivre le plateau continental qui s’étend sous la mer depuis son littoral. Ce qu’a contesté Bogota, affirmant que cela chevauchait la zone dans laquelle se trouve l’archipel. Ainsi, la CIJ a ordonné à la marine colombienne en 2022 de cesser d’interférer dans les eaux nicaraguayennes. “Dans ce différend, des zones maritimes très riches en biodiversité, ressources halieutiques, beauté des paysages, mais aussi ressources naturelles sont en jeu” comme le gaz et le pétrole, avait déclaré à l’AFP Nicolas Boeglin, professeur de droit international public à l’université du Costa Rica. Toutefois, les deux parties se sont affrontées devant le tribunal lors d’audiences en décembre de l’année dernière, la Colombie accusant le Nicaragua de faire des demandes “exorbitantes” et sans précédent dans l’histoire juridique. Par ailleurs, ces deux pays rivaux n’ont pas de frontière terrestre mais une frontière maritime, sujet de tensions depuis quasiment un siècle.
Différend maritime: la CIJ a rejeté des demandes du Nicaragua contre la Colombie
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