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Le cas Samuel Eto'o Fils : Rebelle ou idiot utile face au système ?

Le cas Samuel Eto'o Fils : Rebelle ou idiot utile face au système ?

 

 

L'ancien capitaine des Lions Indomptables à la croisée des chemins juridiques

Depuis son élection controversée à la tête de la Fecafoot en décembre 2021, Samuel Eto'o Fils multiplie les démêlés avec la justice et les autorités camerounaises. Entre enquêtes pour malversations présumées et défiance ouverte, l'ex-star du Barça semble vouloir jouer les rebelles. Mais jusqu'où peut-il aller sans risquer gros ? Éclairage de Maurice Bordas, avocat pénaliste réputé.

Un palmarès d'affaires qui s'allonge

Déjà condamné à 22 mois de prison avec sursis pour fraude fiscale en Espagne en 2022, Samuel Eto'o fait aujourd'hui l'objet de plusieurs enquêtes au Cameroun. La plus récente a été ouverte en février 2024 par le Tribunal Criminel Spécial (TCS) sur instruction du président Paul Biya. Au cœur des soupçons : la gestion opaque des subventions publiques allouées à la Fecafoot sous la présidence d'Eto'o, qui se chiffreraient en dizaines de milliards de francs CFA. Mais aussi les conditions controversées de l'attribution du contrat d'équipementier à la société One All Sports, qui aurait causé des dommages diplomatiques avec la France.

"Un jeu dangereux avec la justice"

Pour Maurice Bordas, Eto'o "joue un jeu dangereux en défiant aussi ouvertement les autorités camerounaises". L'avocat souligne que le TCS a été spécialement créé pour lutter contre les crimes économiques et la grande délinquance financière. "S'il est avéré qu'Eto'o s'est rendu coupable de malversations avec les subventions publiques, il risque gros. Le TCS n'hésitera pas à requérir de lourdes peines de prison ferme à son encontre pour l'exemple", prévient le juriste. Ce dernier met aussi en garde contre les éventuelles pressions du pouvoir sur la justice : "Eto'o doit être prudent et ne pas tomber dans le piège tendu par le régime. En se posant en rebelle, il pourrait bien servir d'idiot utile pour justifier une condamnation politique."

La FIFA dans l'attente

Sollicitée, la FIFA se montre pour l'instant prudente sur ce dossier épineux. "Nous suivons la situation de près et attendons les conclusions des enquêtes en cours avant d'envisager d'éventuelles sanctions", indique sibyllinement son service de presse. Eto'o, lui, continue de crier à la "cabale" et promet de nouveaux "scandales" dans les semaines à venir. Un bras de fer à hauts risques qui pourrait bien précipiter la chute de l'ancienne gloire du football camerounais.