Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s'est rendu hier mercredi 12 juillet à Jénine, en Cisjordanie occupée, pour la première fois après plus d'une décennie. De ce fait la semaine dernière, la ville de Jénine ainsi que son camp de réfugiés adjacent ont été le théâtre d'une opération de 48 heures, la plus importante qu'Israël ait menée depuis des années en Cisjordanie occupée. Douze Palestiniens et un soldat israélien ont été tués lors de ce raid ayant mobilisé des centaines de soldats, des drones et des bulldozers de l'armée israélienne à Jénine et dans le camp de réfugiés adjacent, tous deux théoriquement sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. La dernière visite de Mahmoud Abbas dans le camp de réfugiés remonte à décembre 2004 alors qu'il était candidat aux élections présidentielles palestiniennes après le décès de l'emblématique dirigeant palestinien Yasser Arafat. Il s'est aussi rendu dans la ville de Jénine en 2012, mais sans visiter le camp qui a progressivement échappé au contrôle des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne au profit des groupes armés locaux. Toutefois, pour Hugh Lovatt, chercheur au Conseil européen des relations internationales, cette visite du président palestinien vise à «montrer que l'Autorité palestinienne contrôle Jénine». Mais elle aura un impact limité «étant donné la crise de légitimité croissante à laquelle elle est confrontée et l'essor des groupes armés palestiniens», a-t-il prédi.