Le verdict est tombé hier soir : 23 personnes, dont l'ancien président centrafricain François Bozizé et plusieurs chefs rebelles, ont été condamnées aux travaux forcés à perpétuité par la cour d'appel de Bangui. Cette décision intervient suite à l'offensive armée menée par ces individus au moment de l'élection présidentielle de décembre 2020.
Un verdict rendu en l'absence des condamnés
Le procès s'est déroulé en leur absence, les 23 personnes étant en fuite depuis les événements de décembre dernier. Les chefs d'accusation retenus contre eux sont nombreux : atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, tentative de coup d'Etat, rébellion armée, association de malfaiteurs, etc.
Le tribunal a donc décidé de les condamner aux travaux forcés à perpétuité, une peine qui n'existe plus en France depuis 1981 mais qui est toujours en vigueur en Centrafrique. Cette peine équivaut à une détention à perpétuité assortie de travaux forcés.
Un verdict qui suscite des réactions mitigées
Ce verdict a suscité des réactions mitigées dans le pays. D'un côté, les partisans du président Faustin-Archange Touadéra saluent cette décision qui, selon eux, montre que la justice est indépendante et qu'elle ne tolérera pas les tentatives de déstabilisation du pays. De l'autre côté, certains observateurs critiquent le fait que les accusés n'aient pas été présents lors du procès et qu'ils n'aient donc pas pu se défendre.
François Bozizé a été président de la Centrafrique de 2003 à 2013, date à laquelle il a été renversé par une coalition de groupes rebelles. Depuis lors, il a tenté plusieurs fois de reprendre le pouvoir, sans succès. L'offensive armée menée en décembre 2020 était sa dernière tentative en date.
Cette condamnation aux travaux forcés à perpétuité marque un tournant dans l'histoire politique récente de la Centrafrique. Reste à savoir si elle contribuera à ramener la stabilité dans un pays encore marqué par de nombreuses tensions et violences.