Après des mois de tensions et des violences, la Russie a finalement lancé une offensive jeudi 24 février en Ukraine. La porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) Shabia Mantoo, estime à près de 100.000, le nombre de déplacés.

« Nous pensons qu'environ 100.000 personnes ont dû déjà avoir quitté leur domicile et pourraient être déplacées à l'intérieur du pays, et que plusieurs milliers de personnes ont franchi les frontières internationales », a-t-elle confié.

Un peu plus tôt dans la journée, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi, avait informé sur le renforcement des opérations et des capacités du HCR en Ukraine et dans les pays voisins. Il a invité par ailleurs les gouvernements des pays voisins de l'Ukraine « à garder les frontières ouvertes, pour les personnes en quête de sécurité et de protection.»
Indiquant dans un communiqué que « Nous sommes prêts à soutenir les efforts de tous pour répondre à toute situation de déplacement forcé », a-t-il dit.

Selon certaines prévisions, La Pologne s’attend à recevoir un nombre important de réfugiés car, le pays compte sur son sol le plus important nombre d'immigrants ukrainiens. Nonobstant les passages polono-Ukrainiens à la hausse selon les gardes-frontières polonais, la situation aux frontières est pour l’instant stable.

Ce pays voisin a promis ouvrir des centres d’accueil des réfugiés ukrainiens. Les ressources ont d’ors et déjà été mobilisées à cet effet. Le ministre polonais de l'Intérieur a d’ailleurs annoncé jeudi, l’ouverture des neuf premiers « centres d'accueil » pour les réfugiés ukrainiens non loin des principaux postes-frontières entre les deux pays.

Des ONG, organismes publics et ecclésiastiques, des établissements d'éducation basés en Pologne se sont dit prêt à accueillir l’afflux des réfugiés. Même les blessés seront également pris en charge en cas de besoin. « Nous estimons qu'actuellement il serait possible d'accueillir quelques milliers de patients. La Pologne dispose d'un stock nécessaire de médicaments » a avancé le ministre de la santé.

« Les États limitrophes doivent les accueillir »

Dans une interview à ICI RDI, Julia Grignon, professeur agrégée à la Faculté de droit de l'Université de Laval, a fait état de ce qu’ « il y a une forte présence du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à la fois en Ukraine et dans les pays limitrophes » pour des personnes qui fui des combats.

« On va leur [les réfugiés] reconnaître une protection temporaire. On va reconnaître qu’ils fuient une situation qui les met en danger. Le droit international dit qu’on ne doit pas les refouler. Les États limitrophes doivent les accueillir, leur fournir une assistance humanitaire en attendant de leur trouver une solution durable. » affirme l’intellectuelle. Elle estime que jusqu’à 5 millions d’Ukrainiens risquent de quitter leur pays.

Les deux voisins de l’Ukraine à savoir la Pologne et la Roumanie sont séparés par une longue frontière. Malgré la pauvreté ambiante en Roumanie, le gouvernement s’est dit prêt à accueillir un demi-million de personnes.

Autre pays frontalier, La Slovaquie, assure qu'elle est prête à tendre la main aux réfugiés ukrainiens, tout comme la même volonté est partagée par la Hongrie, dont le premier ministre, Viktor Orban, connu pour avoir une dent dure pour l'immigration.

Quant à L’union européenne, par la voix de sa présidente dis avoir « des plans d'urgence clairement définis pour accueillir et héberger immédiatement les réfugiés d'Ukraine ». elle a par la suite précisé que l'UE tenait un minimum de 1,2 milliard d’euros (1,7 milliard de dollars), à la disposition de l’Ukraine pour offrir du soutien humanitaire et pour répondre aux besoins des personnes déplacées à l'intérieur du pays.

L’ONU redoute également « une nouvelle crise de réfugiés » qui pourrait causer « jusqu'à cinq millions de personnes supplémentaires déplacées ».

Jean Baptiste Bodo