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Diplomatie / Guerre en Ukraine : le Conseil de l’Europe exclut la Russie

Diplomatie / Guerre en Ukraine : le Conseil de l’Europe exclut la Russie

La mise à l’écart de Moscou a été décidée mercredi matin au cours d'une "réunion extraordinaire" du Comité des ministres. Cette décision intervient au lendemain de l’annonce par la Russie de quitter l’organisation à laquelle elle avait adhéré il y a vingt-six ans.

 

La Russie exclue du Conseil de l’Europe, il fallait bien s’y attendre au vu des sanctions infligées par les occidentaux à ce pays depuis son envahissement de l’Ukraine. Après vingt-six ans d’adhésion, Le Conseil de l’Europe, garant de l’État de droit sur le continent, a décidé d’écarter de manière officielle le pays de Vladimir Poutine mercredi 16 mars, à cause de la guerre en Ukraine.

Cette exclusion a été prononcée mercredi matin à l'issue d'une "réunion extraordinaire" du Comité des ministres, l'organe exécutif de l'organisation, un jour après un vote consultatif de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). La Russie avait déjà pris les devants quelques heures avant le vote en annonçant officiellement qu’il quittait le navire. Moscou va également sortir de la Convention européenne des droits de l’homme.

« C’est triste d’avoir à exclure un pays après vingt-six ans d’adhésion »

Immédiatement après la décision, Le drapeau de la Fédération de Russie a été descendu de son mât devant le Conseil.

Selon l’organisation, C’est probablement la semaine prochaine à la reprise de ses réunions que Le comité des ministres définira les implications concrètes de cette exclusion. Dans un communiqué, le président de l’APCE, Tiny Kox n’a pas manqué d’émettre des regrets « C’est triste d’avoir à exclure un pays après vingt-six ans d’adhésion.  Mais c’était nécessaire et je suis heureux que nous ayons osé le faire », a-t-il déclaré.

L’institution n’est pas à son premier cas d’exclusion. La Grèce avait été chassée en 1969 sous le régime dictatorial des colonels. Après avoir instauré un précédent. Elle l’avait réintégré en 1974.

S’exprimant à ce sujet, le ministère russe des Affaires étrangères s’est voulu claire « Ceux qui nous forcent à prendre cette mesure porteront toute la responsabilité de la destruction de l'espace humanitaire et juridique commun sur le continent et des conséquences pour le Conseil de l'Europe lui-même, qui, sans la Russie, perdra son statut paneuropéen », a-t-il averti.

Pour La diplomatie russe, les institutions du Conseil de l'Europe notamment la CEDH sont « systématiquement utilisées pour exercer des pressions sur la Russie et s'ingérer dans ses affaires intérieures ». Moscou est d'ailleurs le principal pourvoyeur de dossiers devant la CEDH, garante de la Convention européenne des droits de l'Homme entrée en vigueur en 1953. La Russie est concernée par plus de 24 des 72.000 affaires pendantes devant la cour, notamment celle de l'opposant politique Alexeï Navalny. Viennent ensuite la Turquie, avec 21 % des requêtes, et l'Ukraine, 15 %.

Avec le départ de la Russie, l’organisation européenne va perdre 7 % de son budget annuel qui est évalué à environ 500 millions d'euros.

Jean Baptiste Bodo