D’ici la fin de l’année, la Russie perdra son principal acheteur de pétrole depuis des années. L’Union Européenne a décidé de réduire de 90 % ses achats de produits bruts et raffinés à Moscou en réaction à la poursuite de l’invasion de l’Ukraine.
Cet isolement coûtera forcément cher à la Russie, même si depuis des mois le pays parvient à réorganiser ses volumes vers des acheteurs alternatifs pour tenter d’amortir le choc.
Avant même cette résolution des 27, de nombreux acheteurs européens s’étaient déjà détournés du pétrole russe, mais la Russie n’a pas attendu la décision de l’embargo européen pour essayer de trouver des acheteurs ailleurs.
Excepté l' Union Européenne, son premier client est la Chine. L’an dernier, il a acheté 1,6 million de barils par jour à la fois via des pipelines passant par leur frontière commune et par citerne.
Dès le début de l’invasion russe, les raffineurs indépendants ont afflué vers les barils vendus 30% moins cher que le marché par la Russie. Les entreprises publiques chinoises ont été plus prudentes, car l’activité économique tourne toujours au ralenti.
En Inde, les importations en provenance de la Russie croissent.
Les routes maritimes pétrolières russes mènent à l'Inde qui n’applique pas non plus les sanctions.
Ce grand, qui consomme 5 millions de barils par jour, a vu ses importations en provenance de la Russie explosées depuis le début de la guerre.
Avec une décote de 35 $ par rapport au Brent, le brut russe n’aurait aucun mal à trouver des acheteurs. L’ Agence internationale de l’énergie prévoit que les routes mondiales du pétrole seront remodelées par la crise actuelle, mais rien n’indique que cela se produira à court terme.
Toutefois il noter que, les infrastructures russes ne sont pas encore prêtes à se débarrasser complètement des clients européens, dont Moscou est si dépendant depuis des décennies.
Rosine MANGA