Alors que le seuil des 2 millions de réfugiés fuyant l'Ukraine a été franchi, la progression des troupes russes s'est ralentie au 13e jour du conflit. Cependant, les forces d'invasion ont continué à se déployer autour de nombreuses villes, et ont même augmenté les bombardements pour compenser leur faible avance, selon le Pentagone. Le Pentagone a averti que cela aurait "un impact croissant sur les pertes civiles".
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Selon les Nations unies, 474 civils ont été tués en Ukraine depuis le début du conflit, dont une vingtaine d'enfants, mais le bilan réel est bien plus élevé. Du côté russe, le général Vitaly Gerasimov aurait été tué dans des combats près de la deuxième plus grande ville d'Ukraine, Kharkiv. Il est le deuxième officier supérieur de l'armée russe à être tué au cours de la guerre qui dure depuis deux semaines. Selon les services de renseignement américains, entre 2 000 et 4 000 militaires russes ont été tués. Selon des sources ukrainiennes, de violents combats ont eu lieu à Izium, mais les troupes russes ont dû battre en retraite après avoir bombardé des infrastructures civiles.
Le couloir humanitaire de Soumy, à 350 kilomètres au nord-est de Kiev, qui a fait plus de 20 morts lors d'une frappe aérienne russe lundi soir, a permis à certains de ses 250 000 habitants de commencer à quitter la ville, selon les autorités régionales.
L'Ukraine, en revanche, a accusé la Russie de manquer de respect à un autre couloir humanitaire censé permettre l'évacuation de quelque 300 000 civils piégés dans le port stratégique du sud-est de Marioupol, où se trouvait un enfant de 6 ans chez lui souffrant de déshydratation sous les décombres.
Moscou a annoncé mardi matin la mise en place de couloirs humanitaires à Soumy, Marioupol, Kiev, Kharkov et Tchernihiv. Mais la plupart de ces échappatoires passent par la Russie ou la Biélorussie voisine, alliée de Moscou, une option inacceptable pour l'Ukraine. Dans la soirée, la Russie a annoncé mercredi une nouvelle trêve pour évacuer les civils ukrainiens. Kharkiv, à 50 kilomètres de la frontière russe, tient bon malgré le siège et les lourds bombardements russes. Il en va de même à Kiev, où le président Volodymyr Zelensky a accusé les Occidentaux de revenir sur leurs promesses de protéger leur pays.
Beaucoup de femmes avec des enfants
Si l'ouest de l'Ukraine est actuellement largement à l'abri des combats, les troupes russes lancent une offensive depuis les territoires séparatistes alliés de Donetsk et Louhansk dans l'est du pays. L'armée russe a annoncé que les séparatistes pro-russes de cette dernière région s'étaient emparés de huit nouveaux districts, ceux de Donetsk contrôlant désormais le district d'Osoviakin dans le port de Marioupol.
Alors que les États-Unis ont décidé d'interdire l'importation de pétrole et de gaz russes, il y a eu un exode de nombreuses parties du territoire. A Butcha, aux portes de Kiev, sans gaz, sans eau ni électricité, la nourriture commençait à manquer et de nombreuses femmes et enfants tentaient de fuir la guerre.
A Mykolaïv dans le sud, ainsi qu'à Irpin près de la capitale, des centaines de personnes attendaient sur des ponts de fortune pour traverser le fleuve vers Kiev, seule direction inoccupée par les troupes russes, selon l'AFP.
Christine Hochet