La fédération Internationale de Football Association (FIFA), a exclue la Russie de la coupe du monde qui se déroulera au Qatar en 2022, lundi 28 février. L’exclusion des équipes nationales et des clubs russes fait suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pourtant, des textes de l’instance internationale du football l’obligent à ne pas mêler sport et politique.
La Russie ne disputera donc pas les barrages de la coupe du monde à la fin de ce mois. La FIFA a finalement cédé après plusieurs jours de pression excluant ainsi la Russie de la plus grande complétion de football qui se déroulera au Qatar en 2022. L’instance faitière du football mondial est entrée dans la danse des sanctions infligées à la Russie après L’entrée de ses troupes en Ukraine. L’exclusion du pays de Poutine de la Coupe du Monde, a été confirmé lundi après-midi dans un communiqué publié par la FIFA.
À l’issue d’une réunion exceptionnelle entre l’UEFA et la Fifa, la Russie qui avait abrité la dernière édition du mondial en 2018, est suspendue de toutes les compétitions de la FIFA et de l’UEFA. Même leur sélection féminine ne pourra pas jouer l'Euro en Angleterre, en juillet. Le Spartak Moscou, dernier club russe engagé en Coupe d'Europe cette saison, est, lui aussi, exclu.
Jeudi 24 février, le président de la FIFA, Gianni Infantino s’était exprimé en ces termes « La FIFA condamne le recours à la force par la Russie en Ukraine, ainsi que l’utilisation de tout type de violence pour résoudre des conflits » a déclaré le patron du football mondial avant d’évoquer une situation « tragique et inquiétante » que vit le monde.
<<Sanctions de la FIFA un précédant controversé>>
La Fédération russe de football n’est pas restée silencieuse face à cet acharnement contre la Russie. Elle a dénoncé une mesure "discriminatoire" après l'exclusion de sa sélection nationale de la Coupe du monde 2022, en réaction à la guerre en Ukraine. Dans un communiqué, la fédération a fait savoir qu’elle est « en désaccord total avec la décision de la Fifa et de l'UEFA de suspendre les équipes russes » et pense que cette décision « aura un effet discriminatoire sur un grand nombre de sportifs, d'entraîneurs, d'employés de clubs ou de la sélection nationale ».
La mise à l’écart de la Russie va créer un précédent controversé. La FIFA risque de répondre de toutes les fois où elle est restée muette face aux différents conflits dans le monde, en s’appuyant sur son crédo qui était de ne pas mêler le sport à la politique. Elle va fouler au pied ses principes et il y a fort à parier que, de nombreux problèmes vont alors se poser. Il est à noter que la Russie peut faire appel auprès du TAS pour invalider cette sanction.
<<Pression des fédérations>>
L’exclusion de la Russie de la coupe du monde met le président de la FIFA Gianni Infantino, dans une position très inconfortable. Au sein du bureau du Conseil de la FIFA, principal organe de décision de l’organisation, les Européens, parmi lesquels les deux vice-présidents – le puissant président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Čeferin, et le Hongrois Sándor Csányi –, ne pardonnent toujours pas à l’Italo-Suisse son présumé rôle dans le lancement avorté de la Super Ligue européenne, et son projet biennale de la coupe du monde.
La FIFA a subi ces dernières heures, la pression de plusieurs fédérations (Pologne, Suède, République tchèque, Angleterre), exigeant l’exclusion de la Russie des compétitions internationales dont les barrages de la Coupe du monde au Qatar, la FIFA avait d’abord annoncé une série de mesures contre la Russie.
Ces sanctions ne sont pas inédites dans l’histoire du sport car l’Afrique du Sud a été totalement exclu de toutes compétitions sportives internationales du temps de l’apartheid ou l’Afghanistan, exclu du CIO en 1995, lors de la prise de pouvoir des talibans. Toutefois, de telles mesures sont rares car généralement les instances sportives ne veulent pas se mêler de la politique. Il y a d’ailleurs eu des exemples inverses du temps de la guerre froide lorsque l’URSS avait refusé de participer à un match de barrages contre le Chili en qualifications pour la Coupe du monde en 1974, en raison du coup d’État de Augustin Pinochet. À l’époque c’est l’URSS qui avait été éliminée.
Jean Baptiste Bodo