Pour la toute première fois, les militaires tunisiens ont rejoint la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Des soldats spécialisés dans le transport, l’appui et le soutien aérien qui viennent renforcer les capacités de cette force onusienne.
Ils sont 120 soldats tunisiens à avoir fouler le sol de Bangui, mardi. Des soldats venus renforcer les effectifs de la Minusca. Une augmentation des effectifs prévue par la résolution 2566 du conseil de sécurité des nations unies adoptée le 13 mars dernier. Une décision prise à la suite des violents affrontements qui opposent l’armée gouvernementale aux groupes rebelles de la coalition des patriotes pour le changement dirigé par l’ex-Président François Bozizé. Selon le Major Ibrahim Atikou , porte-parole par intérim de la Minusca, « Ce renfort permettra de remplir les tâches prioritaires du mandat, en particulier la protection des civils et la facilitation de l’accès humanitaire ». Ce contingent de 120 soldats tunisiens arrive après le retrait les 450 soldats gabonais suite à des allégations d’exploitation et d’abus sexuels. Ils participeront à garantir la sécurité notamment lors des élections locales prévues en septembre 2022.
La situation humanitaire du pays demeure préoccupante. En juillet dernier , dans un communiqué, les membres du G5+ , un groupe d’États et d’institutions internationales partenaires de la République centrafricaine(Nations Unies, Union africaine, CEEAC, Union européenne, France et États-Unis) ont déclaré que la RCA se trouvait dans une situation de crise humanitaire aigue. Plus de 2 millions de personnes sont en situation de crise ou d’urgence en matière d’insécurité alimentaire . Plus de 80 000 enfants en dessous de l’âge de cinq ans risquent une malnutrition sévère. Des centaines de milliers de Centrafricains de leurs foyers depuis le début des combats en décembre dernier
Au cours de la période du 14 au 20 septembre, la MINUSCA a documenté 9 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté au moins 21 victimes. Ces incidents et allégations touchent principalement les préfectures de la Mambéré-Kadéï et la Nana-Mambéré ainsi que la Haute-Kotto.
Daniele Stéphanie Mengue