A la suite de la décision du Président tunisien de renforcer ses pouvoirs au détriment du parlement qu’il a suspendu, des centaines de tunisiens sont descendus dans les rues de Tunis. Ils ont protesté contre ces nouvelles mesures jugées « anticonstitutionnelles ». Une manifestation plus importante que celle de la semaine précédente.
Les forces de sécurité ont déployé les grands moyens pour empêcher aux manifestants de faire des casses. Les différentes entrées de Tunis étaient sous haute surveillance avec des drones qui veillaient minutieusement sur le lieu du rassemblement. Les policiers étaient en grand nombre sur l’avenue Bourguiba. Au micro de nos confrères de RFI les manifestants ont expliqué les raisons de leur mécontentement : « Cette Constitution protège notre pays et la légalité constitutionnelle. Nous ne voulons pas de ce coup d’État. J’avais voté pour Kaïs Saïed, mais maintenant je suis opposé à ce qu’il est en train de faire », lance un manifestant. « Le président se prend pour un dieu tout puissant. Il légifère. Il est aussi à la tête du système judiciaire. Nous ne voulons pas de cela pour la Tunisie », poursuit un autre.
Parmi les manifestants se trouvaient plusieurs anciens soutiens politiques du président Kaïs Saïed, ainsi que des femmes et des jeunes. À leur tête, des partisans d’Ennahdha, le parti islamiste en pleine explosion depuis la gel de l’Assemblée nationale.
Au-delà des slogans violents dirigés à l’encontre du président tunisien, les manifestants se sont aussi attaqués à des pays étrangers, comme l’Égypte ou les Émirats. Ils les accusent de soutenir le président Kaïs Saïed dans son action de violation de la constitution.
Daniele Stéphanie Mengue