Selon la secrétaire générale de l'Association tunisienne des femmes démocrates, Ahlem Bousserwel, la situation est très grave.
<<Dans notre dernière étude nationale que la Tunisie a menée sur les violences contre les femmes, on a identifié une femme sur deux qui était victime de violences, surtout dans l'espace public. Cette étude nationale montre une situation très grave du niveau du harcèlement en Tunisie. Elle prend l'exemple de 2020 où, il y a eu 4.000 appels, reçus pour déposer plainte. Il y avait autour de 200 dossiers ouverts auprès de la magistrature tunisienne, sur des cas de violences. Il y a d'abord, la banalisation du harcèlement et des violences faites aux femmes. Il y a également le ministre de l'intérieur qui a fait des efforts qui ne sont vraiment pas les efforts du ministre. Ce sont les efforts des organisations Nationales et Internationales qui ont soutenu le ministère avec des formations>> << et on a actuellement 28 unités spéciales pour prendre en charge les femmes victimes de violences dans les postes de police. Mais sur toute la Tunisie, 28 unités qui sont généralement une seule personne, mais jamais plus que ça. Donc, la réalité est encore très obscure et les femmes victimes de violences sont toujours là. Les centres d'écoute peuvent en témoigner>> conclut Ahlem Bousserwel.
Le 12 Novembre dernier, l'ex-député Zouheir Makhlouf, a été condamné à un an de prison ferme pour<< harcèlement sexuel>> et << outrage public à la pudeur>>. Devant un établissement scolaire en 2019, il est photographié par une lycéenne, en train de se masturber dans sa voiture. Elle l'accuse également de harcèlement. La vidéo partagée dans les réseaux sociaux, déclanche un mouvement inédit en Tunisie. Le #Enazeda en dialecte tunisien en référence au mouvement #Me too.
Virginie EDIMA.