Politique

81% des dirigeants d'entreprises estiment que la pression fiscale est trop élevée au Cameroun (enquête)

81% des dirigeants d'entreprises estiment que la pression fiscale est trop élevée au Cameroun (enquête)

En 2022, le taux de pression fiscale était estimé à 11,8% du PIB, mais il a atteint 12,6% en 2023 selon la direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances. La DGI prévoit qu'il atteindra 13,55% en 2024. Selon cet organisme, la pression fiscale au Cameroun reste encore inférieure à la moyenne africaine de 17,2% et aux normes internationales. Selon la DGI, pour avoir un impact significatif et favoriser un véritable développement, la part des prélèvements obligatoires dans la richesse nationale devrait atteindre au moins 25%.

Pas de problème de pression fiscale, mais d’équité fiscale

Selon des spécialistes de la finance, le problème de la fiscalité au Cameroun ne réside pas dans la pression fiscale, mais dans l'équité fiscale. En effet, la pression fiscale dans le pays repose principalement sur un petit nombre de contribuables, notamment les grandes entreprises, tandis que de nombreux contribuables potentiels échappent à l'impôt. Dans son récent rapport sur la gouvernance et la corruption au Cameroun, le Fonds monétaire international (FMI) souligne que "les grandes entreprises formelles au Cameroun sont affectées non seulement par un taux d'imposition global élevé, mais aussi par des restrictions inhabituellement strictes en matière de déductions fiscales".

L'organisation de Bretton Woods indique que des charges fiscales élevées sur les bénéfices des entreprises formelles favorisent le développement de l'économie informelle et la déclaration inexacte des bénéfices et du chiffre d'affaires. Elle suggère au Cameroun de diminuer les taux légaux de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt minimum et des systèmes d'imposition forfaitaire et simplifiée prévus dans le Code général des impôts. Depuis 2020, le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) critique le caractère "confiscatoire" de l'impôt, dont le taux général sur les sociétés s'élève à 33% (y compris la surtaxe du conseil local), tandis que l'impôt minimum représente 2,2% du chiffre d'affaires.