Un tribunal turc a inculpé ce mercredi 14 décembre le maire d'Istanbul Ekrem İmamoğlu à deux ans, sept mois et quinze jours de prison. Icône de l'opposition, il était poursuivi pour « insulte » envers les membres du Haut Conseil électoral. Ekrem İmamoğlu est considéré comme un adversaire potentiel du président Erdoğan au prochain scrutin de juin 2023. L'opposition fustige en chœur une décision politique. Toutefois cette décision n'est pas définitive, parce que les avocats d'Ekrem İmamoğlu vont la contester en appel. C'est une condamnation très lourde de sens politique. Car Ekrem İmamoğlu a toujours affirmé que ses propos visaient le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, qui l'avait lui-même traité d'« idiot ». Il avait de nouveau gagné l'élection en juin 2019, avec 786 000 voix de plus que lors du premier vote. Ce résultat, le président Erdoğan l'avait vécu comme une humiliation personnelle. Dans sa première réaction, Ekrem İmamoğlu s'est montré combattif, assurant que « quelques personnes ne peuvent reprendre une fonction accordée par le peuple ». Et ajoutant : « Notre lutte commence avec encore plus de force. »