Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah s'intensifient, faisant craindre une extension du conflit au-delà de Gaza. La communauté internationale s'inquiète d'un possible embrasement régional.
Une nuit de violences à la frontière
Dans la nuit de jeudi à vendredi, de nouveaux tirs transfrontaliers ont été échangés entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais. L'armée israélienne a déclaré avoir intercepté une "cible aérienne" lancée depuis le Liban, tandis que des médias locaux ont rapporté des frappes israéliennes dans le sud du Liban. Ces affrontements font suite à une journée particulièrement tendue. Le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques, notamment le tir de "dizaines de roquettes Katioucha" sur une position militaire dans le nord d'Israël. Cette action serait une réponse à la mort d'un de ses combattants dans une frappe israélienne au sud du Liban. De son côté, l'armée israélienne a confirmé avoir "éliminé" un commandant du Hezbollah et frappé "un site de lancement de missiles sol-air" appartenant au groupe chiite.
Une rhétorique de guerre qui s'intensifie
Cette escalade militaire s'accompagne d'une montée en puissance de la rhétorique belliqueuse des deux camps. Mercredi, dans un discours incendiaire, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles et les drones de son mouvement en cas d'attaque israélienne contre le Liban. En réponse, l'armée israélienne a annoncé mardi que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés". Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a même affirmé que "dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit".
Un contexte régional explosif
Cette escalade à la frontière nord d'Israël s'inscrit dans un contexte régional déjà tendu. La guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas contre Israël, se poursuit avec des bombardements israéliens quotidiens sur le territoire palestinien assiégé. Le conflit a provoqué une flambée de violence à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas, se sont intensifiés ces dernières semaines.
Inquiétudes de la communauté internationale
Face à cette situation, la communauté internationale s'inquiète d'un possible embrasement régional. Lors d'un entretien à Washington avec des responsables israéliens, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a souligné "l'importance d'éviter une nouvelle escalade au Liban" et a appelé à une "solution diplomatique". Les menaces du Hezbollah ont également suscité des inquiétudes au-delà du Moyen-Orient. Le mouvement a notamment accusé Chypre de potentiellement fournir des bases à Israël en cas de conflit, des allégations fermement démenties par le gouvernement chypriote.
Perspectives incertaines
Alors que la situation reste extrêmement tendue, de nombreux observateurs craignent qu'un incident mineur ne puisse déclencher un conflit à grande échelle. La capacité des acteurs régionaux et internationaux à désamorcer les tensions dans les jours à venir sera cruciale pour éviter une guerre qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour toute la région. La communauté internationale reste en alerte, appelant à la retenue et au dialogue pour éviter un embrasement qui pourrait déstabiliser durablement le Moyen-Orient.