En ce moment, le monde entier a le regard tourné vers le Moyen-Orient, où le conflit entre Israël et le Hamas fait rage, entrainant une grande tragédie humanitaire. Les populations locales se retrouvent démunies, privées des services sociaux de base, tandis que les pertes en vies humaines ne cessent de croître.
Au delà ce drame, il est crucial de prendre en considération un autre enjeu majeur : les répercussions de cette énième guerre sur l’économie mondiale.
La situation semble sous contrôle
Selon le rapport Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale, publié ce 30 octobre dernier et qui dresse une première évaluation des conséquences potentielles de ce conflit, il ressortirait des effets limités à court terme sur le marché mondial des produits de base, à condition que le conflit ne se propage à d’autres pays.
Dans ce scénario, “les prix du pétrole devraient atteindre en moyenne 90 dollars le baril au cours du trimestre actuel avant de retomber à 81 dollars en moyenne l’an prochain, en raison du ralentissement de la croissance économique mondiale”, indique la Banque mondiale.
“Dans l’ensemble, les prix des produits de base devraient baisser de 4,1% en 2024. Ceux des produits agricoles sont appelés à fléchir l’année prochaine compte tenu de l’augmentation de l’offre, et les cours des métaux de base devraient également reculer de 5% en 2024”, a-t-elle poursuivi.
Le rapport rappelle cependant que depuis le début du conflit, les cours du pétrole ont augmenté d’environ 6%, tandis que les prix des produits agricoles, de la plupart des métaux et des autres matières premières ont quasiment stagné.
Les perspectives pourraient cependant rapidement s’assombrir, dans le cas d’une escalade du conflit, alerte l’institution de Bretton Woods. En se basant sur l’expérience historique des années 1970, le rapport décrit 3 scénarios de risque.
Possible flambée des cours du pétrole
Selon un scénario de “perturbation limitée”, l’offre mondiale de pétrole serait réduite de 500 000 à 2 millions de barils par jour. Dans ce cas, le prix du pétrole augmenterait dans un premier temps de 3 à 13 % par rapport à la moyenne de référence pour le trimestre actuel, soit un prix du baril compris entre 93 et 102 dollars.
Selon un scénario de « perturbation moyenne », correspondant globalement à la guerre d’Iraq en 2003, l’offre mondiale de pétrole diminuerait de 3 à 5 millions de barils par jour. La hausse initiale du prix du pétrole se situerait alors entre 21 et 35%, portant le baril à une fourchette comprise entre 109 et 121 dollars.
Enfin, selon un scénario de « perturbation majeure » comparable à l’embargo arabe sur le pétrole en 1973, l’offre mondiale de pétrole se réduirait de 6 à 8 millions de barils par jour, provoquant une hausse des prix de 56 à 75% dans un premier temps, soit un prix compris entre 140 et 157 dollars le baril.
Le conflit n’a jusqu’à présent que des impacts limités sur les prix des produits de base. Certaines matières premières envoient néanmoins des signaux d’alerte, en l’occurrence l’or dont le cours qui a progressé de près de 8% depuis le début du conflit, entretient une relation singulière avec les préoccupations géopolitiques.
Pour atténuer les impacts de la multiplication de ces chocs extérieurs sur le cours du pétrole, le rapport recommande à tous les pays de renforcer leur sécurité énergétique en accélérant la transition vers les sources d’énergie renouvelable.