Dans une note datée du 27 décembre, le Port autonome de Cotonou (PAC) a officiellement levé l'interdiction de transit des marchandises à destination du Niger, pays actuellement sous sanction de la CEDEAO depuis le coup d'État d'août dernier. Cette décision stratégique s'inscrit dans le contexte d'améliorations notables des conditions opérationnelles, notamment la réduction du taux de congestion portuaire, mettant en lumière une perspective économique plus large.
Selon le PAC, la fermeture des frontières avait initialement entravé l'évacuation des marchandises, accentuant ainsi l'encombrement des installations portuaires et des plateformes logistiques. Toutefois, cette nouvelle annonce souligne une "amélioration substantielle des conditions opérationnelles de traitement des marchandises au port de Cotonou," justifiant ainsi la levée de la mesure.
La temporalité de cette décision n'est pas anodine, intervenant une semaine après la déclaration du président béninois Patrice Talon sur sa volonté de rétablir les rapports bilatéraux avec les pays ayant connu des coups d'État. Bien que les frontières officielles avec le Niger n'aient pas encore été réouvertes, certains observateurs estiment que cette levée d'interdiction prépare le terrain pour les prochaines expéditions de pétrole nigérien qui devraient transiter par Cotonou dès janvier 2024 en direction des marchés internationaux.
Il convient de souligner le rôle essentiel du port de Cotonou en tant que principale porte d'entrée maritime des importations et exportations du Niger. Traitant près de 4 millions de tonnes de marchandises en provenance ou à destination du pays, cela représente environ un tiers du trafic annuel du port. La levée de l'interdiction de transit s'inscrit donc dans une perspective économique plus large, visant à rétablir les flux commerciaux vitaux entre les deux nations et à préparer le terrain pour des échanges commerciaux fructueux, notamment dans le secteur clé du pétrole.