Lors d'une réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l'OTAN à Prague vendredi, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a clairement affirmé la position d'Ankara :"Nous soutenons la poursuite de l'aide à l'Ukraine et la capacité de l'Ukraine à assurer la dissuasion, mais nous ne voulons pas que l'OTAN participe à cette guerre."
Crainte d'une extension régionale du conflit
Pour la Turquie, membre de l'OTAN et voisine de la Russie et de l'Ukraine, une implication directe de l'Alliance dans les combats risquerait de conduire à "une extension régionale [du conflit] et à des crises plus importantes" .M. Fidan a établi une distinction : "Soutenir l'Ukraine pour garantir son intégrité territoriale et libérer ses territoires est une chose. Mais l'implication de l'OTAN dans la guerre en est une autre."
Un rôle de médiateur revendiqué
Depuis le début de l'invasion russe en février 2022, la Turquie a cherché à maintenir un équilibre délicat, conservant des liens avec Moscou et Kiev dans l'espoir de jouer un rôle de médiateur. Bien qu'ayant condamné l'offensive russe, Ankara refuse de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie et appelle au dialogue pour résoudre le conflit. Cette position ambiguë vise à préserver les intérêts stratégiques turcs, notamment le contrôle des détroits de la mer Noire, tout en évitant une confrontation directe avec la Russie voisine