Depuis la concentration des pouvoirs par le président Kaïs Saïed en juillet 2021, la Tunisie connaît une dégradation alarmante de la situation des droits humains et de l'État de droit, selon de nombreuses ONG.
Répression contre les voix dissidentes
Les autorités ont multiplié les arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires à l'encontre d'avocats, militants, journalistes et opposants politiques. Au moins 40 personnes critiques envers le régime étaient emprisonnées fin 2023, souvent pour de simples délits d'expression. L'indépendance de la justice est également mise à mal, avec des juges limogés et des avocats poursuivis pour avoir défendu leurs pairs. Un nouveau décret sur la cybercriminalité permet de réprimer sévèrement toute "fausse nouvelle" en ligne.
Campagne contre les migrants subsahariens
Après des déclarations controversées de Saïed en février 2023 liant migrants et criminalité, de nombreux ressortissants africains noirs ont été victimes d'agressions xénophobes. Les autorités ont également procédé à des arrestations et expulsions massives de migrants.
Recul des libertés fondamentales
Ces dérives illustrent le net recul des acquis démocratiques issus de la révolution de 2011. Les défenseurs des droits humains s'inquiètent de la répression croissante contre toute forme de dissidence et de la réduction de l'espace civique. Malgré les appels répétés d'ONG comme Amnesty et HRW, le pouvoir semble déterminé à museler toute voix critique, faisant craindre une dérive autoritaire durable en Tunisie