Zone euro : l’inflation a entamé une lente et difficile décrue

Zone euro : l’inflation a entamé une lente et difficile décrue

La hausse des prix en zone euro en avril était de 7 %, contre un pic de 10,1 % en novembre, selon les données publiées hier mardi 2 mai par l’agence des statistiques européenne (Eurostat). Cependant cette décrue est lente et se fait au prix d’une vive remontée des taux d’intérêt. C’est marginalement plus qu’en mars (6,9 %). « C’est le début du commencement du reflux, mais cela reste ténu », a averti Gilles Moëc, économiste en chef d’Axa. Les données publiées donnent en effet des indications contraires, qui rendent les interprétations délicates. Côté mauvaise nouvelle, outre la très légère hausse entre mars et avril, l’inflation du secteur des services a progressé (de 5,1 % en mars à 5,2 % en avril). Côté bonne nouvelle, l’inflation dite « sous-jacente », c’est-à-dire hors les éléments très fluctuants de l’énergie, de l’alimentation, de l’alcool et du tabac, est pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine en léger recul : elle était de 5,6 % en avril, contre 5,7 % en mars. Presque rien, mais de quoi espérer que la tendance à la hausse soit désormais en train de s’inverser. Toutefois, en prenant du recul sur plusieurs mois, la décrue de l’inflation commence cependant à être vraiment notable dans certains pays. La Belgique est passée d’un pic de 10,2 % à 3,3 % en avril ; les Pays-Bas de 11,3 % à 5,9 % ; l’Espagne de 10,7 % à 3,8 % ; l’Estonie de 25,2 % à 13,2 % ; l’Allemagne de 10,6 % à 7,6 %. Pour les ménages comme pour les entreprises, l’étau commence à se desserrer. Par contre, le gaz et le pétrole sont devenus moins chers.Trois grands facteurs expliquent cette accalmie : le recul des prix de l’énergie, le retour à la normale du commerce mondial et la violente hausse des taux d’intérêt.