Le chiffre d’affaires global des plateformes de commerce électronique actives en Afrique devrait atteindre 59,18 milliards de dollars en 2027 contre 32,49 milliards seulement en 2022 et 13,58 milliards en 2018, selon le cabinet de conseil en économie numérique TechCabal Insights dans un rapport publié le 12 octobre.
Intitulé « Future of Commerce : Outlook for 2024 », le rapport précise que ce chiffre d’affaires devrait enregistrer une croissance de 10,4% en moyenne par an entre 2023 et 2027, grâce à la hausse du nombre d’acheteurs en ligne, à la multiplication des plateformes de e-commerce et à l’augmentation de la population du continent.
Entre 2023 et 2027, le nombre d’acheteurs en ligne africains augmentera de 17,9 % en moyenne par an. Il atteindra 609,3 millions d’acheteurs en 2027 contre 387,5 millions d’acheteurs en 2022.
Le taux d’adoption du commerce électronique sur le continent devrait alors passer de 32% en 2022 à 44% en 2027, enregistrant ainsi une progression de 12 points de pourcentage sur cinq ans. Les principaux facteurs qui contribueront à cette augmentation sont la hausse du nombre d’utilisateurs de l’Internet mobile et l’adoption croissante des services financiers numériques comme le mobile money et l’Internet Banking.
Les ventes passeront de 13,93 milliards de dollars en 2023 à 20,08 milliards de dollars en 2025 pour le segment de l’électronique, qui sera le moteur de la croissance du chiffre d’affaires global du commerce électronique sur le continent au cours des prochaines années.
Viennent ensuite les segments des articles de mode, dont les ventes atteindront 11,44 milliards de dollars en 2025 contre 8,46 milliards en 2023, des jouets & loisirs, des soins personnels et des meubles.
Un avenir radieux
Le rapport révèle d’autre part que 129 start-ups africaines spécialisées dans le commerce en ligne ont réalisé des levées de fonds d’un montant cumulé de 948,5 millions de dollars entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2023. La plus grosse levée de fonds a été réalisée par la plateforme kényane de commerce électronique de produits alimentaires Wasoko (125 millions de dollars).
Malgré ces levées de fonds, un nombre important de ces jeunes startups font face à de grandes difficultés opérationnelles et peinent à atteindre la rentabilité. Ainsi, Zumi, Wabi et Sendy ont mis la clef sous la porte alors que Copia Global, Twiga Foods et Marketforce ont licencié respectivement 700, 494 et 54 employés depuis début 2022.
De son côté, Jumia ne parvient pas à atteindre le stade de la rentabilité malgré un programme agressif de réduction de ses charges, en raison notamment de la hausse de l’inflation sur l’ensemble des marchés où elle opère. Les pertes enregistrées au cours des premières années d’existence des plateformes de e-commerce ne sont cependant pas spécifiques aux jeunes pousses africaines. Il a fallu, en effet, huit ans au géant américain Amazon pour devenir une entreprise rentable.
Le rapport souligne d’ailleurs que les perspectives des start-ups africaines opérant dans le secteur du commerce électronique restent prometteuses durant les prochaines années. En effet, elles devraient tirer profit de l’essor du secteur des paiements électroniques sur le continent, de l’amélioration des infrastructures et des capacités logistiques après la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), et du développement continu du paiement différé (Buy-Now-Pay-Later/BNPL), qui doit permettre de réduire les effets néfastes du manque d’accès au crédit.