La République du Niger et la Banque mondiale ont lancé hier mardi à Niamy une vaste réforme d'électrification. Cette réforme vise à augmenter le taux national d'accès à l'électricité à 30% en 2026 et à 80% d'ici à 2035, contre 17,5% aujourd'hui.
Avec un coût estimé à près 317,5 millions de dollars, cet immense projet baptisé "Haské" (lumière en langue locale haoussa) à pour ambition "d'augmenter la quantité d'accès" à l'électricité pour les populations rurales et urbaines. Cette politique visera également les établissements de santé, d'éducation, les entreprises, a affirmé le ministre Ibrahim Yacoubou, dans son allocution, lors de la dite cérémonie.
Cette immense projet dénommé "Haské" vise aussi à assurer l'émergence de l'énergie solaire photovoltaïque dans cet pays Etat qui compte de près de 24 millions d'habitants
Il faut noter qu'au Niger, la production du bois donne "près de 80%" de l'énergie aux populations. Ces populations l'utilisent principalement pour faire cuire les repas et s'éclairer. Cette situation est désastreuse dans la mesure ou ce pays du tiers monde est frappé à une forte désertification.
Le gouvernement a pensé s'auto dépendre. C'est ainsi que Niamey s'active aussi à achever d'ici à 2025 son premier barrage, sur le fleuve Niger. Le Niger attend également être moins dépendant en matière énergétique de son vision. Car selon les derniers statistiques, le Nigeria fournit 70% de l'énergie électrique consommé au Niger.
A quelque 180 km en amont de Niamey, l'édifice de Kandadji doit générer annuellement 629 gigawattheure (GWh).
La Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et l'Agence française de développement (AFD) financent Kandadji, dont le coût est estimé à 740 milliards de francs CFA (1,1 milliard d'euros).
Par ailleurs, l'Union européenne et l'AFD vont cofinancer pour la construction d'une autre centrale électrique hybride (thermique-photovoltaïque) d'un coût de 32 millions d'euros à Agadez, la grande ville du nord du Niger régulièrement plongée dans le noir. Cette centrale, d'une capacité de production de 21 mégawatts, devra satisfaire en électricité la ville d'Agadez et ses 150.000 habitants, selon l'UE.
Sa construction permettra à Agadez, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, de revivre un essor économique et social, après le déclin du tourisme dû aux attaques djihadistes dans le Sahel, selon les autorités locales.
Paul Brush