L'annonce des profits records de Total intervient dans un contexte social tendu, car la France est confrontée à des mouvements sociaux contre la réforme des retraites et pour plus de pouvoir d'achat.
TotalEnergies a dégagé en 2022 le bénéfice le plus important de son histoire : plus de 20 milliards de dollars nets, d'après ses résultats publiés hier mercredi 8 février.
Comme pour ses concurrents ExxonMobil ou Chevron, le géant pétrolier a profité de la flambée des prix de l’énergie en raison de la guerre en Ukraine. Ces résultats financiers relancent à nouveau le débat sur la taxation des grands groupes et leur impact carbone, mettant le gouvernement français dans l’embarras. En 2022, le groupe français a encore battu un record.
Celui qui est le cinquième pétrolier au rang mondial est passé de 16 milliards de dollars de bénéfices en 2021, déjà un record historique, à 20,5 milliards en 2022. Un nouveau sommet après les pertes liées à la crise du Covid-19. Avec les sanctions contre la Russie, Total a opéré un retrait progressif de ses actifs, mais le groupe a maintenu sa présence dans des projets très prometteurs, notamment en Sibérie russe.
La demande mondiale pour les prochaines années devrait continuer à accompagner ses bénéfices, et ce, pour tous les acteurs du secteur : en 2022, quatre des cinq principaux groupes ont battu leurs records respectifs. Dans le contexte de morosité économique qui s'annonce, cela fait grincer des dents. Le président américain Joe Biden a également dénoncé les résultats d'ExxonMobil et Chevron après leurs annonces.
En France, en pleines manifestations pour les retraites et le pouvoir d'achat, les ONG environnementales et certains politiciens relancent le débat sur la taxation des profits exceptionnels et sur le maintien de ses activités polluantes pour la planète.