Depuis plusieurs années, la planète terre subit les effets des changements climatiques, causant ainsi des inondations, des éboulements de terrains et la montée exponentielle des mers et des océans. Des problèmes auxquels la COP26 sur le climat tentera d’apporter des solutions.
À Douala, Capitale économique du Cameroun, les initiatives pour contrer ces changements climatiques se multiplient. Dans cette ville côtière, la saison des pluies rime le plus souvent avec des inondations. Celles-ci sont en grande partie causées par des bouteilles plastiques qui bouchent les drains et les cours d’eau. Le Cameroun produit 6 millions de tonnes de déchets plastiques par an. Seulement 10% de ces déchets plastiques sont recyclés par des PME qui les transforment en pavés et en biocarburant.
Comme tous les lundis et les samedis depuis 5 ans, Walter Djatsa et son équipe prennent d’assaut les cours d’eau et les drains de la ville de Douala. Armés de bottes, de cache-nez , des sacs poubelle et de bâtons, ils collectent des milliers de bouteilles plastiques qui écument la ville. « Nous avons compris que si nous ne faisons rien, les inondations allaient s’intensifier dans la ville. », explique Walter, ingénieur en sécurité industrielle. À l’issue de la collecte, une dizaine de tonnes de bouteilles plastiques est emportée sur des tricycles et prennent la direction de sa petite usine de traitement et de recyclage. Ici, les bouteilles plastiques sont triées, incinérées et transformées en d’autres objets. Malgré des moyens rudimentaires, cette initiative portée par Walter offre des solutions contre les déchets plastiques.
Walter et son équipe produisent des pavés en plastique. Ils reçoivent chaque jour des commandes de particuliers. « Nous livrons en moyenne un millier de pavés par mois. Ils servent à revêtir les cours des domiciles et des entreprises. Les prix varient entre 7000 FCFA le m2 et 13000 FCFA le m2 », explique Walter en sueur. Les conditions de production ne sont pas idéales, entre la fumée qui émanent de l’incinérateur et l’équipement rudimentaire utilisé pour exécuter les taches. « Grâce à ce travail de recyclage, nous contribuons à la protection de l’environnement et nous employons une dizaine de personnes à temps plein. », ajoute, Walter qui inspecte l’un de ses moules. Walter et son équipe explorent de nouvelles opportunités. Grâce à des expériences poussées, son entreprise produit du biocarburant à partir des déchets plastiques. « Nous produisons en moyenne 450 litres de biocarburant par mois, soit 15 litres par jour. Ce n’est pas encore une grosse production mais nous espérons qu’avec plus de moyens financiers nous produirons plus. La quantité que nous produisons actuellement sert à alimenter notre incinérateur », explique Walter, qui revient du sommet Afrique-France de Montpellier où il dit avoir nouer des contacts utiles pour la suite de l’aventure.
Daniele Stéphanie Mengue