OMONDO ENVIRONNEMENT - Alimentation : en cas de catastrophe, Paris ne pourrait nourrir ses habitants que durant «cinq à sept jours»

OMONDO ENVIRONNEMENT - Alimentation : en cas de catastrophe, Paris ne pourrait nourrir ses habitants que durant «cinq à sept jours»

La Ville Lumière, connue pour sa gastronomie et son art de vivre, se trouve confrontée à une réalité alarmante : en cas de crise majeure, ses réserves alimentaires ne suffisent que pour une semaine à peine. Cette révélation émane d'une étude inédite, commandée par la mairie de Paris dans le cadre de sa "stratégie de résilience" lancée en 2022, en collaboration étroite avec la préfecture.

L'objectif de cette démarche est d'anticiper et de se préparer à divers scénarios de crise, qu'ils soient d'origine naturelle, technologique ou sociétale. La question de l'autonomie alimentaire de la capitale française en cas de perturbation majeure des chaînes d'approvisionnement s'est naturellement imposée comme une priorité.

Les résultats de l'étude sont sans appel : les stocks alimentaires de Paris, incluant ceux des ménages, des commerces et de la grande distribution, ne permettraient de nourrir la population que pendant "cinq à sept jours" en cas de rupture totale des approvisionnements. Ce constat met en lumière la vulnérabilité d'une métropole de plus de deux millions d'habitants, fortement dépendante des flux logistiques quotidiens pour son alimentation.

Cette situation n'est pas propre à Paris. La plupart des grandes villes mondiales font face à des défis similaires, leur croissance rapide et leur densification ayant progressivement érodé leur capacité d'autosuffisance alimentaire. Cependant, la particularité de Paris réside dans sa configuration urbaine dense et son histoire, qui ont conduit à l'éloignement progressif des zones de production agricole.

Face à ce constat, la mairie de Paris, en collaboration avec les autorités préfectorales, s'est engagée dans une réflexion approfondie sur les moyens de renforcer la résilience alimentaire de la capitale. Plusieurs pistes sont à l'étude, parmi lesquelles :

  • Le développement de l'agriculture urbaine, avec l'objectif d'utiliser les toits, les murs et les espaces verts pour la production locale de fruits et légumes.
  • La création de réserves stratégiques de denrées non périssables, réparties dans différents points de la ville.
  • Le renforcement des liens avec les producteurs de la région Île-de-France pour raccourcir les chaînes d'approvisionnement.
  • La sensibilisation des Parisiens à l'importance de constituer des stocks alimentaires de précaution à domicile.

Cette étude et les actions qui en découlent s'inscrivent dans une réflexion plus large sur la résilience urbaine, un concept qui gagne en importance face aux défis du changement climatique et des risques géopolitiques. Pour Paris, comme pour d'autres métropoles, l'enjeu est de taille : il s'agit de repenser l'organisation de la ville pour la rendre plus autonome et plus résistante aux chocs, tout en préservant son dynamisme et son attractivité.

La question de l'autonomie alimentaire de Paris en cas de crise majeure soulève ainsi des interrogations plus vastes sur notre modèle de développement urbain et nos modes de consommation. Elle invite à une réflexion collective sur la manière dont nous pouvons construire des villes plus durables et plus résilientes, capables de faire face aux défis du XXIe siècle.