Un groupe de journalistes qui menait un reportage jeudi 6 janvier dans la zone de Laboule 12 a été victime d'une attaque d'un gang. Deux ont été tués par les criminels et un a réussi à s'enfuir.
Le Haïti est au bord du précipice. Six mois seulement après l'assassinat du Président Jovenel Moïse par une bande armée dans sa résidence privée, le pays de la Caraïbe fait face à la terreur des gangs. Les journalistes Wilguens et Amady John Wesley ont été froidement assassinés par des bandes armées dans la zone de Laboule 12, en périphérie de la capitale Port-au-Prince. Ils s'étaient rendus là-bas au nombre de trois pour un reportage. << Nous condamnons avec la dernière rigueur cet acte criminel et barbare >>, a déclaré le directeur général de la Radio Ecoute FM, Francky Attis qui a également dénoncé une atteinte grave aux droits des journalistes d'exercer leur profession librement au pays. Par le même occasion, il a demandé aux autorités du Haïti de prendre leur responsabilité en vue de créer des conditions sécuritaires favorables à tous et à toutes.
Depuis quelques quelques mois, les gangs ont fait du kidnapping leurs principales activités. Ils séquestrent les gens et demandent des rançons aux familles des victimes vivant sous le seuil de la pauvreté. La majorité des femmes enlevées sont le plus souvent abusées sexuellement et victimes des viols collectifs.
Cette situation est très grave et doit être rapidement résolue. Pour l'heure, les forces armées haïtiennes sont inefficaces face à ces groupes criminels qui sont lourdement armés. Le 12 mars dernier, les forces de l'ordre avaient tenté de mener une opération de sauvetage dans un quartier de la capitale où se trouvaient les gangs et les personnes séquestrées. Mais elles n'ont pas réussi leur coup. Les bandes criminelles ont tués quatre policiers dont les corps n'ont jamais été retrouvés ainsi que leur matériel.
Selon le centre d'analyse et de recherche en droits humains, organisation basée à Port-au-Prince, au moins 950 enlèvements ont été recensés en Haïti en 2021. L'heure est grave dans ce pays qui est plongé dans une profonde crise politique, économique et sanitaire.
Yaouba Mamadou