Le gouvernement prévoit de créer une carte de séjour destinée aux professions médicales pour faciliter l’installation de médecins étrangers en France et d’améliorer son « attractivité ».
Au risque d’aggraver l'hémorragie dans des pays aux systèmes de santé déjà fragiles. Le docteur Mamadou Demba Ndour prévient : il sera peut-être contraint d’interrompre la conversation. Ce médecin sénégalais est le seul gynécologue-obstétricien de l’hôpital régional de Matam, situé à 600 kilomètres de Dakar. Avec plus de 1 000 accouchements par an, son téléphone peut sonner jour et nuit.
Et sa situation n’a rien d’exceptionnel. « Dès qu’on s’éloigne des villes principales, on trouve des régions entières où les besoins en matière de personnel de santé ne sont pas pourvus », précise le spécialiste, également secrétaire général du Syndicat autonomes des médecins sénégalais (SAMES). Les conditions de travail sont extrêmement difficiles ».
Alors certains partent dans le privé. Et d'autres quittent le pays pour des cieux et des systèmes de santé plus cléments. « Beaucoup vont faire une spécialisation à l'étranger et ne rentrent pas », a-t-il expliqué. L’absence de données empêche d’évaluer l’ampleur de cette émigration au Sénégal, mais on sait que, du fait des historiques de la colonisation, la France fait partie des destinations privilégiées de ces professionnels.
Toutefois, le pays n'est pas un cas isolé. Les médecins ayant fait leurs études en Afrique francophone représentent le deuxième contingent de médecins à diplômes étrangers (hors Union européenne) exerçant dans l'Hexagone, derrière ceux venus du Maghreb.