Dette des pays : les failles des systèmes de suivi selon la Banque mondiale

Dette des pays : les failles des systèmes de suivi selon la Banque mondiale

Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, ces failles compliquent l'évaluation de la viabilité de la dette et, pour les pays surendettés, brouillent les perspectives de restructuration rapide pour assurer une reprise économique durable.

La Banque mondiale vient de publier un rapport intitulé "Debt Transparency in Developing Economies". Ce rapport de 133 pages est la première analyse complète des systèmes nationaux et internationaux de suivi de la dette souveraine.

Il établit que les systèmes actuels de suivi de la dette dépendent d'un ensemble de bases de données développées par différentes organisations sur la base de normes et de définitions variables et avec des degrés de fiabilité différents. Ces incohérences entraînent de grandes variations dans les chiffres publiés sur la dette des pays à faible revenu, qui peuvent atteindre jusqu'à 30 % du PIB dans certains cas.

Selon le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass. "Les pays les plus pauvres sortiront de la pandémie du COVID-19 avec le niveau d'endettement le plus élevé de ces dernières décennies, mais la réconciliation et la restructuration de la dette, pourtant indispensables, seront retardées par le manque de transparence".

David Malpass souligne également que "pour rendre la situation moins opaque, il faut un cadre juridique solide pour la gestion de la dette publique et des systèmes intégrés de comptabilité et de gestion de la dette, ainsi que de meilleurs instruments internationaux de suivi de la dette. Les institutions financières internationales, les pays débiteurs, les créanciers et les autres parties prenantes telles que les agences de notation et la société civile ont tous un rôle central à jouer dans la promotion de la transparence de la dette. Le rapport note que 40 % des pays à faible revenu n'ont publié aucune donnée sur leur dette souveraine depuis plus de deux ans et que ceux qui publient des chiffres ont tendance à les limiter à la dette du gouvernement central.

AMINA MALLOUM