La déflagration d’un entrepôt de dynamite sur un site d’orpaillage artisanale, a fait une soixantaine de morts lundi 21 février. Le bilan pourrait être revu à la hausse au regard de nombreux blessés graves admis dans les hôpitaux. La détonation s’est produite à Gbomblora, dans la région du Sud-Ouest du pays. Les autorités ont ouvert une enquête, et écarté la piste terroriste.

L’après-midi du lundi 21 février, a été endeuillé par une explosion d'un stock de dynamite sur le site d'orpaillage de Gomgombiro, causant la mort des dizaines de personnes dans la région du Sud-Ouest du Burkina-Faso. Parmi les victimes de cet incident, de nombreux enfants et de nombreuses femmes.

Rendu sur les lieux de l’accident, le Haut-commissaire de la province du Poni, Antoine Marie Sylvanus Doamba, a confié à l’AFP que « Nous avons 55 corps sur le site ». Une source hospitalière a elle aussi confirmé le chiffre de 55 morts et dit avoir recensé le même nombre de blessés. "Le bilan pourrait s’alourdir puisque des blessés se trouvent toujours dans un état critique et leur pronostic vital est sérieusement engagé », a-t-elle précisé. Un autre chiffre de 59 morts a été annoncé par la télévision nationale du Burkina-Faso.

Selon des témoignages, le feu s’est propagé et a consumé plusieurs boutiques de fortune, dont un magasin, où étaient exposés des explosifs utilisés par les orpailleurs. « Quand on est arrivé sur le site, les corps étaient éparpillés », a confié Marie Sylvanus Doamba.

Un habitant de Gomgombiro qui a requis l’anonymat, a confié que « Les victimes ont été tuées par une explosion occasionnée par un incendie sur une zone d'entreposage de bâtons de dynamites de contrebande » qui fait aussi « office de marché sur le site d'orpaillage ». Des images montrées par les chaines de télévisions locales présentent des arbres déracinés ou calcinés, des tôles réduits en cendre. Un témoin a même parlé d’une « scène d’horreur ».

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame et établir les responsabilités. Plusieurs personnes ont été interpellé selon une source judiciaire.

Orpaillage artisanal, un risque pour les populations locales
Au Burkina-Faso comme dans de nombreux pays pauvres de l’Afrique, les autorités éprouvent d’énormes difficultés à contrôler l'exploitation sauvage de l'or, exercée par 1,2 million de personnes, selon les chiffres officiels au pays des hommes intègres.

Deux personnes ont été tuées vendredi dans un éboulement survenu dans un site d’or artisanal dans le village de Kollo, dans le sud du pays. 

Jean Baptiste Bodo