L'ancienne secrétaire des camps de concentration nazis, Irmgard Furchner, a comparu devant le tribunal d'Itzehoe, mardi 19 octobre, pour répondre aux accusations concernant son implication dans le meurtre de milliers de personnes dans une base située près de la ville de Gdansk.
76 ans après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne continue de poursuivre d'anciens criminels nazis présumés encore en vie. L'ancienne secrétaire des camps de concentration nazis, Irmgard Furchner, en fait partie. Âgée de 96 ans, elle s'est présentée au tribunal en fauteuil roulant, une canne à la main.
L'accusation lui reproche d'avoir aidé et encouragé le meurtre perfide et cruel de milliers de prisonniers entre juin 1943 et avril 1945 dans le camp situé près de la ville de Gdansk, où 65 000 détenus juifs, partisans polonais et prisonniers de guerre soviétiques ont été systématiquement assassinés.
Irmgard Furchner a travaillé pendant cette période comme dactylo et secrétaire du commandant du camp, Paul Werner Hoppe. Le procureur Maxi Wantzen a déclaré que Furchner était également responsable du bon fonctionnement du camp et qu'il avait connaissance de tous les événements et faits survenus dans le camp de Stutthof, y compris les fusillades et les gazages. Les charges retenues contre Irmgard Furchner sont très graves et elle risque la prison.
Lors de son procès mardi, elle n'a pas prononcé un seul mot, si ce n'est pour confirmer son identité à la demande du président du tribunal d'Itzehoe. Elle a simplement écouté. Son avocat, Wolf Molkentin, a déclaré qu'elle ne ferait aucune déclaration pour le moment et qu'elle ne répondrait à aucune question.
Dans une interview accordée au journal NDR en 2019, l'ancienne secrétaire a déclaré qu'elle ne savait rien des massacres perpétrés dans le camp de concentration. Son procès a débuté le 30 septembre de manière compliquée car elle a fui au lieu de se rendre au tribunal, ce qui a obligé le tribunal à reporter la première audience au 19 octobre. Cette affaire est loin d'être terminée.
Yaouba Mamadou