Société

Birmanie : Un recours déposé à l’ONU pour la libération d’Aung San Suu Kyi

Birmanie : Un recours déposé à l’ONU pour la libération d’Aung San Suu Kyi

L'ex ambassadeur de France aux droits de l’homme, François Zimeray vient de saisir le groupe de travail de l’ONU, sur la détention de l’ancienne femme d’État birmane, Aung San Suu Kyi, afin que l’ONU reconnaisse le caractère arbitraire de sa détention.


Le Français François Zimeray, l'avocate Jessica Finelle et avec les proches d'Aung San Suu Kyi ont déposé mercredi, une communication contre la junte militaire birmane au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire. "Ce que j’attends, c’est que le Groupe de travail de l’ONU sur les notions arbitraires dise que le procès est inéquitable, que la détention est arbitraire et exhorte la Birmanie à la libérer. », exige François Zimeray interrogé par Vincent Souriau, du service international de RFI. ” Alors le feront-ils? Je ne sais pas. Mais ce qui est certain, c’est que la démission n’est pas une option. »

Ce groupe de travail, composé de cinq experts indépendants, a défrayé la chronique en 2016 en exigeant la libération du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Il s’est également penché à plusieurs reprises sur le cas d’Aung San Suu Kyi.

Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans, est détenue depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de
transition démocratique en Birmanie. Les avocats rappellent qu’elle a été privée de sa liberté par la junte dans un lieu inconnu depuis le putsch. Elle a récemment été condamné à 5 ans de prison supplémentaires.

“ Nous voulons dénoncer un véritable enlèvement judiciaire. La junte militaire birmane a décidé d’enfermer Aung San Suu Kyi, de la mettre au secret, de lui faire subir un procès totalement fantaisiste pour des raisons totalement imaginaires et ce, au mépris de toute justice », décrit François Zimeray.

Pour les avocats du lauréat du prix Nobel de la paix (1991), il s’agit d’un bond en arrière tragique pour la Birmanie. À travers la personne d’Aung Sang Suu Kyi, l’aspiration démocratique du peuple birman est écrasée.

Pour rappel, le coup d’État de février 2021 a plongé le pays dans le chaos. Près de 1 800 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 13 000 arrêtés, selon une ONG locale. Même si elles sont “non exécutoires”, les décisions du groupe de travail de l’ONU peuvent avoir un impact, souligne François Zimeray. ” Je ne pense pas que la junte birmane puisse rester éternellement sourde aux appels de la communauté internationale. En tout cas, ce n’est certainement pas en l’abandonnant au sort de ses geôliers et tortionnaires que nous améliorerons la situation."

Rosine MANGA