Les plaidoiries boliviennes ont commencé lundi 4 avril devant la Cour Internationale de Justice dans le conflit qui oppose la Bolivie et le Chili, concernant les eaux de la rivière Silala. En effet cette rivière est partagée par les deux pays. Ce différend remonte à plusieurs décennies maintenant sera donc tranché par la justice internationale, tout comme l’a été la dispute concernant l’accès à la mer de la Bolivie.
Les eaux du Silala entraînent de nombreuses disputes depuis plusieurs dizaines d’années, entre le Chili et la Bolivie. La source de la rivière se situe dans le sud de la Bolivie, à 4 kilomètres de la frontière chilienne, en plein désert, et ses eaux sont également utilisées par le Chili qui est frontalier à elle, depuis le début du siècle dernier, car le fleuve coule naturellement vers l’ouest, donc, vers le Chili.
Le différend surgit parce que la Bolivie exige le paiement de l’utilisation de ces eaux qu’elle considère siennes. Et pas seulement le paiement actuel, mais également le remboursement pour l’utilisation de la ressource depuis le début du XXe siècle.
Une demande que la ministre des Affaires étrangères chilienne juge absurde. Le Chili demande à la CIJ de déclarer le Silala, fleuve international et de stipuler son utilisation « équitable et raisonnable ». Les Chiliens soutiennent qu'en raison de la pente naturelle, l'eau qu'ils utilisent n'a pas d'impact sur la Bolivie.
Ce différend entre les deux pays a débuté en 2016 alors que les relations boliviano-chiliennes étaient déjà tendues. Le Chili et la Bolivie n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1978, après des négociations infructueuses visant à résoudre la demande de la Bolivie d'un accès à la mer.
En octobre 2018, La Cour Internationale de justice (CIJ), avait estimé que le Chili ne pouvait pas être tenu de négocier avec la Bolivie qui cherche à retrouver un accès à l'océan Pacifique perdu au bénéfice de son voisin à l’issue d’une guerre de quatre ans en 1883. Les Boliviens avaient alors perdu près de 400 km de littoral le long du désert d'Atacama et 120 000 km2 de territoire. La décision de la Cour devrait être rendue en novembre 2022.
Suzanne EFFA