Société

Congo : Des centaines d’épargnants réclament près de 200 millions à la Cremaf

Congo : Des centaines d’épargnants réclament près de 200 millions à la Cremaf

Si certains crient à l’arnaque, les analystes pointent du doigt le laxisme de l’Etat qui n’a pas pu protéger les citoyens du Crédit Mutuel d’Afrique (Cremaf) qui opérait depuis quatre mois au Congo.

La microfinance promettait à ses clients 200% de bénéfices en 78 jours. « Je réclame 1,5 million de francs CFA de capital investi. C’est d’un coté de l’argent personnel et de l’autre un prêt qu’on a pris quelque part pour essayer de nous donner un coup de pouce » affirme un épargnant courroucé à notre confrère d’RFI. Malgré la pluie qui a arrosé la matinée, ils sont nombreux à camper devant le ministère des finances pour exiger que justice soit faite.

Aujourd’hui plusieurs épargnants se sentent désabusés. Les responsables de la Cremaf avaient brandi un agrément et la présence des agents de sécurités devant les agences de Brazzaville et de Pointe-Noire avait suffit à convaincre les citoyens. Selon Alphonse Ndongo, analyste économique, le laxisme de l’Etat a énormément favorisé une telle arnaque. « La direction des institutions financières (au ministère des Finances) qui est chargée de réguler le secteur des microfinances dans notre pays n’a pas été vigilante.  Ils ont accompagné ces gens dans cette mauvaise démarche » indique-t-il.

Se faisant rassurant, Jean-Pierre Nonaulth affirme que des poursuites ont été engagées et que le principal gestionnaire du Cremaf est entre les mains de la police. Il indique cependant que « Cremaf Power est un établissement fantôme qui s’est substitué à un établissement existant il y a plusieurs années et qui s’appelait Cremaf, mais qui a perdu son agrément depuis 2013 ». Il ajoute à cet effet « Si la justice est en route, c’est qu’il y aura forcement des indemnisations un jour. Mais, je ne peux pas vous situer quand ».

Des faits similaires sont courants en Afrique où sont se souvient encore la microfinance Salu Humberto Brada avait arnaqué 40 milliards au Congo dans les années 2000. Ou encore la Mida qui qui avait extorqué plusieurs personnes au Cameroun en 2018.

 Aretha OYOA